TOURISME ALGERIE : « Pour un tourisme d'élite et non de masse » Mohamed-Amine Hadj-Saïd au forum d'Echaâb

« On ne peut pas parler de tourisme en Algérie sans la mise en place de moyens comme le transport, l'amélioration de l'état des routes, de l'environnement et tant d'autres facteurs indispensables pour vendre la destination Algérie », a lancé, hier, Mohamed-Amine Hadj-Saïd, ministre du Tourisme et de l'Artisanat qui était l'invité du forum du quotidien Echaâb. Sans langue de bois, le ministre a reconnu qu'il y a beaucoup à faire pour relever le défi de rendre la destination Algérie attirante. Pour lui, le virage a été raté dans les années 70 lorsque l'Etat a misé plus sur le tourisme international que national. Constat : l'offre aujourd'hui est beaucoup moins importante que la demande. Résultat : le tourisme en Algérie est entre les mains de non-professionnels qui offrent un piètre service et présentent une mauvaise image du pays. « Nous sommes dans cette situation où le touriste algérien est contraint de payer cher son séjour sans avoir le minimum de services. Cela explique que de nombreux compatriotes préfèrent passer leurs vacances dans les pays voisins », fait savoir le ministre qui opte pour un tourisme d'élite plutôt qu'un tourisme de masse. Le ministre reconnaît tout de même qu'en matière de tourisme balnéaire, l'Algérie ne peut pas concurrencer pour l'heure les pays voisins mais elle a de grands atouts pour devenir la première destination de la région. Il explique que le tourisme est une industrie continue et qui ne compte pas uniquement sur une saison. « Nous avons les stations thermales, les montagnes et le désert avec ses potentialités. Nous devons aussi développer le tourisme rural avec lequel les métiers de l'artisanat et de la gastronomie devront renaître. Le touriste lorsqu'il vient n'a pas besoin de vivre dans des hôtels de luxe mais de connaître les traditions et coutumes des toutes les régions d'Algérie. Il a besoin de vivre avec les Touareg et connaître leur mode de vie », explique le patron du secteur du tourisme. Un secteur qui enregistre durant le premier semestre de l'année en cours un flux de 1 million 230 000 touristes dont 800 000 Algériens résidant à l'étranger. « Ce n'est pas le nombre qui nous intéresse mais plutôt l'aspect qualitatif », fait remarquer le ministre qui fait part des six commandements pour réussir le pari de la destination Algérie. Selon lui, la promotion du secteur, l'encouragement de l'investissement, le plan de qualité du tourisme, le schéma intersectoriel et l'accompagnement bancaire sont les principaux piliers du tourisme. Après avoir indiqué que son secteur enregistre un déficit chronique en matière de communication, le ministre, qui a abordé l'opération de classification des hôtels dont le taux a atteint 37%, atteste que la wilaya de Sétif est un modèle en matière de développement. Une wilaya qui, selon lui, enregistre 4.500 lits. Il a, en outre, affirmé que « les évènements survenus en début d'année au niveau du site gazier de Tiguentourine dans la wilaya d'Illizi ont influé de manière « très limitée » sur le flux touristique vers les wilayas du sud du pays et le tourisme dans notre pays n'en a pas pâti car notre Sahara est sécurisé ». Le ministre explique qu'« un projet de vulgarisation des régions du Sud sera mis en 'uvre en partenariat avec les 'uvres sociales du secteur de l'éducation et de l'enseignement supérieur qui permettra d'organiser des voyages touristiques au profit des travailleurs afin de connaître et découvrir les régions du Sud ». Il dira qu'il compte lancer pour chacune des 48 wilayas, un schéma directeur afin de préserver la spécificité en matière touristique de chaque région.