ORAN - André Lahlou dit "Fuzin", peintre français d’origine algérienne, est l’invité d’honneur de la 4e édition du Grand Tour d’Algérie cycliste, une occasion pour lui de raconter l’Algérie profonde à travers des oeuvres d’art dédiés au cyclisme.
A chaque arrivée d'étape, Lahlou, un septuagénaire né d’un père Kabyle de Beni Ourtilane et d'une mère Sartoise (France), installe minutieusement sa planche à dessin pour y reproduire, le paysage, la scène ou le site pittoresque qui aura retenu son attention ou qui l'aura subjugué au cours du parcours emprunté par les cyclistes.
Depuis le 8 mars dernier, date du début du Tour d'Algérie, il sillonne, grâce à la caravane cycliste, villes et villages, plaines et collines, scrutant d'un oeil attentif, les endroits et sites pittoresques susceptibles d'être décrits au pinceau.
"Cela fait 48 ans que je ne suis pas venu en Algérie, et je ne pouvais refuser cette opportunité qui m’est offerte par la Fédération algérienne de cyclisme, pour assister au Tour d’Algérie qui est en train de renaître après tant années d’absence", a déclaré André Lahlou dans un entretien à l’APS.
"Au départ, j’ai oeuvré pour le Tour de France. Je dessine parfois dans des lieux publics. Je préfère cette démarche humanitaire de donner aux gens simples plutôt qu'à ceux happés par la notoriété", a fait savoir Lahlou "Le doux" comme il est surnommé dans sa région natale
Il est comme ça André Lahlou, même autour d’un passé douloureux, "Fuzin" a besoin de rencontrer, de se livrer. Caricaturiste pour sa proximité avec les gens, l’habitant de Véron (Sénonais) en France, raconte l’humain à travers ses dessins.
"Dans les années 1960, je peignais des drapeaux de l’Algérie sur les murs et la nuit je me sauvais pour ne pas être rattrapé par l’armée française.
Aujourd’hui, je suis très heureux de retrouver une Algérie joyeuse avec un engouement extraordinaire de sa jeunesse".
A côté de lui, une planche de BD encore au stade du crayon prend vie doucement. Chez André Lahlou, le dessin doit transmettre un message de vie, de tristesse ou une sorte d’échappatoire.
"Très tôt, je dessinais la mer, un palmier et le soleil. Parce que j’en rêvais. Dessiner était pour moi une thérapie", admet André Lahlou.
Le coup de crayon comme évasion. Cette jolie échappatoire s’immisce jusque dans les cahiers de récitation des copains.
"J’étais souvent puni, au coin et les mains sur la tête".
Pour cet artiste peintre, le dessin ou encore la bande dessinée, a sauvé sa vie, relate un "très mauvais élève" au talent visionnaire d’un designer.
"Mais il fallait faire des études", dira Fuzin.
Ma souffrance m’a permis d’aller dans le détail des choses
"J’ai tout appris tout seul. Ma souffrance m’a permis d’aller dans le détail du détail. J’observais les gens. C’était plus fort que moi."
Pendant 35 ans de foires-expositions, André Lahlou se prépare pour participer au prochain salon de la bande dessinée à Bordeaux.
"La caricature, je ne savais même pas que ça existait. Cela m’a rapproché des gens, moi qui recherche le dialogue, une amitié", a dit Fuzin.
Passionné du vélo, André Lahlou poursuivra la caravane du Tour d’Algérie-2014 jusqu’au 20 mars, mais en quittant l’Algérie de son enfance, il aura peint quelques tableaux qui feront le bonheur du siège de la Fédération algérienne de cyclisme.
Avant ça, il aimera manger un bon plat de "Tikerbabine" son plat préféré qui lui rappelle tant de souvenirs avant de regagner la France.
* Photo: André Lahlou, le peintre qui raconte l’Algérie à travers le cyclisme
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Posté Le : 15/03/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo et texte: APS du vendredi 14 mars 2014
Source : aps.dz