Toujours le même mode opératoire

Méthode - Dans la plupart des cas, les kidnappeurs sont toujours en nombre réduit, ce qui facilite leurs mouvements et rend difficile leur repérage.
Les groupes armés utilisent généralement le même mode opératoire pour commettre leurs forfaits. Ils guettent, épient, surveillent le moindre mouvement de la victime potentielle, se renseignent par le biais des réseaux de soutien sur sa fortune, ses habitudes, ses fréquentations, etc. avant de passer à l'acte. Ce sont généralement les entrepreneurs, patrons de bar, des émigrés et autres investisseurs qui sont ciblés. La quasi-totalité des enlèvements se sont produits sur les routes.
Les éléments des groupes dressent de faux barrages, interceptent leurs victimes avant de se volatiliser dans la nature. Rarement des personnes ont été enlevées sur leur lieu de travail.
Tout acte de résistance se termine par une exécution sommaire. La dernière tentative du genre qui s'est produite à Aït Toudert, s'est soldée par l'assassinat abject d'un patron de bar et de son fils qui ont résisté aux assaillants. Dans la plupart des cas, les kidnappeurs qui sont toujours en nombre réduit, ce qui facilite leurs mouvements et rend difficile leur repérage, abandonnent les véhicules de leurs victimes qui sont conduites vers des lieux secrets.
Commencent alors les tractations avec les familles. Selon des témoignages de certaines personnes enlevées, le premier contact se fait toujours par téléphone avec la famille de la victime. Les terroristes fixent le montant de la rançon et le lieu où la déposer, tout en proférant des menaces à l'endroit des familles afin de tenir les contacts au secret.
La menace n'est autre que l'exécution de la personne enlevée. Toutes les personnes kidnappées ont été relâchées de la même manière. Généralement, après le paiement de la rançon, les yeux bandés, elles sont déposées de nuit quelque part. Les familles refusent de reconnaître le versement de rançons, quand il a lieu. C'est un acte illégal. Il est pratiquement impossible de donner le montant exact des sommes versées par les familles. Ce qui est par contre connu de tous, c'est que plusieurs milliards ont été brassés par les groupes armés qui ont par ce procédé, réussi à renflouer leurs caisses. Selon les spécialistes de la chose sécuritaire, ce moyen est à moindre risque pour les terroristes qui évitent de se montrer tout en amassant des sommes colossales.
Avec le trafic de drogue, l'argent des rançons constitue une véritable source de financement des groupes armés. A chaque libération, on avance des chiffres. 500 millions de centimes par ci, quelques milliards par là et ainsi de suite. Eu égard au nombre de personnes enlevées, tout porte à croire que les sommes perçues par les ravisseurs s'élèvent à plusieurs milliards de centimes. Les adeptes de l'apocalypse ne reculent devant rien pour se remplir les poches. Tous les moyens sont bons, pourvu qu'ils conduisent au butin.