Algérie

Toujours la ruée à Blida


Des chaînes de plus de 150 m de long font partie du décor au quotidien. Des citoyens, venus de Blida et des wilayas limitrophes, sont là depuis le début de la tempête de neige, souvent à  3h du matin, à  faire le guet pour avoir une bonbonne de gaz pour chauffer son foyer et manger chaud en ce froid sibérien. «J'ai ramené quatre bonbonnes vides, ça me revient, ici au dépôt de Naftal de Ben Boulaïd à  800 DA au lieu de 1600 à  2000 DA achetées chez des sous-traitants», débite, les joues rougies de froid, un père de famille. Un autre, bien emmitouflé dans sa kachabia, venant des hauteurs de Blida, rétorque dans le même sens : «Des particuliers ont vendu des bonbonnes à  plus de 700 DA. Où sont les organes de contrôle ; nous sommes livrés à  nous-mêmes.» Lors de notre passage ce week-end, nous avons remarqué une présence intense des patrouilles de police pour contenir la pression de la foule. Des moteurs vrombissant incommodent les lieux. En effet, sur des centaines de mètres de part et d'autre des abords de la route reliant le centre-ville de Blida à  la localité de Beni Tamou, des centaines de camions, tracteurs, 404 bâchées… occupent les lieux. Même constatation sur les arènes perpendiculaires à  l'axe principal de la zone industrielle de Ben Boulaïd où la moindre échancrure laissée par un engin en mouvement est vite occupée par un autre véhicule. Les engins immobilisés près du site de Naftal Ben Boulaïd viennent surtout des wilayas de Médéa, Tipasa et Aïn Defla. «J'ai dû passer toute la nuit ici sur les lieux pour avoir le OK de charger», affirme un chauffeur de camion venu du sud de la wilaya de Médéa. D'autres particuliers lassés, stressés, jurent de ne plus revenir quelles qu'en soient les circonstances. Ce même phénomène concerne aussi Naftal de la Chiffa. Si l'heure n'est pas encore au bilan au vu des BMS qui ne cessent de prévenir de l'état du temps qui va prévaloir dans les prochaines heures, des citoyens avisés réclament par contre qu'il est temps d'évaluer les politiques publiques et la dynamique d'action inerte des autorités locales en place. Une phrase qui revenait sans cesse aux environs de Naftal : «Comment se fait-il que les citoyens d'un pays qui est classé parmi les premiers producteurs de gaz à  l'échelle mondiale grelottent de froid '», se désole-t-on sur les lieux.   
 
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