Algérie

Toujours fidèles aux grands rendez-vous ! Les Paralympiques algériens parmi les grands dans le monde



Photo : M. Hacène
Par Yanis Bouarfa
Des tribunes combles, des athlètes-vedettes, une couverture médiatique sans précédent. Jadis parents pauvres des Olympiades, les Jeux Paralympiques et les athlètes algériens, de par leurs performances mondiales, se sont hissés, à Londres, au rang de stars des grandes compétitions, laissant, toutefois, en suspens la question de l'impact de leur intégration. Les athlètes algériens, sélectionnés pour les 15e Jeux Paralympiques de Londres ont fait honneur à leur rang et à l'Algérie. Ayant ambitionné de faire mieux qu'à Pékin en 2008, les Algériens ont remporté 19 médailles (4 en or, 6 en argent et 9 en bronze) aux 15e Jeux Paralympiques de Londres. Une moisson qualifiée de «satisfaisante» par le DTN, l'Algérie ayant réussi à améliorer son classement par rapport à l'édition de Pékin en 2008. Cette moisson de 19 breloques permet au handisport algérien de se classer 26e au tableau des médailles sur 75 nations classées. Ces athlètes, dont plusieurs sont nouveaux au bataillon ainsi que l'équipe de goal-ball (championne d'Afrique) ont su relever le défi. Ils ont honoré le pays comme ils l'ont fait à chaque fois. La valeur de tout un chacun, ajoutée à la volonté qui les anime, a été déterminante dans leur parcours lors de ces JP. Ils n'ont pas manqué de faire le maximum pour réaliser de grandes performances. Le handisport algérien possède un groupe de jeunes athlètes avec pour chef de file Karim Bettina (lanceur et champion paralympique), Samir Nouioua, Kamel Kerdjena, Sid Ali Lamri et Noura Mouloud. Si les anciens ont réussi à tirer leur épingle du jeu en montant sur la plus haute marche du podium, réussissant par là même des records mondiaux et olympiques, pour sept nouveaux venus c'était leur baptême du feu aux Paralympiques. Partis à Londres en conquérants, ils se sont vaillamment battus pour s'illustrer au plus haut niveau. Au sein de la famille du handisport, l'optimisme et la rigueur ainsi que le courage et l'ardeur des athlètes ont toujours fait la différence, et leur a permis d'étoffer davantage le palmarès du handisport algérien. La délégation algérienne composée de 32 athlètes : 23 en athlétisme, 3 judokas et l'équipe de goal-ball, s'est bien comportée à Londres. Elle a fait honneur à l'Algérie. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a félicité les athlètes alors que le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tehmi, a pris sur son temps pour recevoir les médaillés olympiques. «Ça fait plaisir, ça nous honore même de nous nous être battus aussi pour l'Algérie et pour le drapeau», déclarait le DTN, Mouloud Debiane, qui a tenu à son tour à féliciter tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ces performances, notamment les athlètes et staffs qui ont «beaucoup travaillé» pour arriver à ces résultats. «C'est un grand jour pour le handisport algérien, pour le sport tout court», estimait, de son côté, Saïfi Nassima (médaillée d'or au lancer du disque) qui a remporté son premier titre paralympique. «Vous avez du panache et vous avez en même temps réalisé votre rêve», leur a lancé le ministre de la Jeunesse et des Sports. «Ce que vous avez fait, vous l'avez fait pour vous-mêmes, vous l'avez fait pour votre pays, vous l'avez fait aussi pour des valeurs qui vont bien au-delà du seul exploit». Les performances de ces athlètes marginalisés sont remarquables. Elles nous procurent toujours satisfaction et doivent pousser l'Etat à les soutenir. Ils ont toujours porté haut le drapeau algérien. Merci et bravo les gas !

Autres disciplines : Tout un système à redéfinir, à revoir
Les médailles des paralympiques ne doivent pas escamoter les défaillances du système sportif en Algérie. Les JO sont le couronnement de tous les événements sportifs dans le monde. Un événement aussi prestigieux et médiatisé ne peut réussir que pour ceux qui savent comment le préparer. Ça n'a rien à voir avec n'importe quel autre événement sportif. C'est tout un cycle olympique de 4 ans où tout doit être étudié, tracé et préparé minutieusement et à l'avance. Il n'y a qu'a voir la Chine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, tous ces grands Etats du sport qui s'y prennent 4 ans à l'avance. Ils planifient tout : athlètes ciblés, leurs possibilités, qui va les encadrer, quels sont les moyens nécessaires à leurs performances, comment faire le suivi et orienter ces athlètes vers le bon chemin, comment financer ces campagnes de préparation coûteuses... Bref, un tas de choses délicates. Au bout de 4 ans, vous avez un système qui a produit des athlètes, de potentiels podiums qui peuvent, cependant, vous honorer lors des grands rendez-vous planétaires. Pour dire combien c'est dur de préparer les JO. Ce n'est pas une question de bon c'ur ou de surpassement. C'est, aussi, scientifique et rationnel. Tout est calculé. Tout est programmé avec une petite marge de souplesse. Mais, chez nous, l'on ne s'arrête pas de naviguer à vue. Nos dirigeants n'arrêtent pas de prendre leurs inclinations personnelles comme des méthodes sur lesquelles doit se baser la gestion du sport dans notre pays. Ce n'est aucunement cela la réalité, ils le savent bien. Il faut, par ailleurs, appeler à un réveil des consciences, à un sursaut d'orgueil pour le retour des valeurs intrinsèques, chères à notre pays, des valeurs chères aux Algériens et les autres héros. Au demeurant, nous savons qu'il y a encore des cadres émérites dans notre pays. La recherche de solution doit être collective même si les propositions de solution sont individuelles.

Fronde entre COA et fédérations : Qui aura le dessus '
Nous pensons toujours que le COA (comité olympique algérien) est l'organe fédérateur du sport avant même le ministère et les fédérations. Mais, malheureusement, cette structure n'a pas pu jouer pleinement son rôle dans la gestion du sport au sein des fédérations qui lui sont affiliées. C'est sa faute en partie, mais c'est aussi la faute d'un système biaisé et spolié. Le prochain comité olympique doit être celui de l'Algérie du sportif, l'Algérie qui gagne. On a besoin que ce soit l'organe qui redéfinit le système spor en Algérie. La démocratie et le changement n'ont pas eu lieu chez les clubs et chez les fédérations, malheureusement. Il ne reste que le Comité olympique comme dernier recours pour arrêter le chaos qui dure dans la plupart des disciplines. On a besoin d'un Comité olympique à la hauteur des événements où les jeunes olympiens, formés depuis des années, doivent monter au créneau. Mais avant cela, et puisqu'il s'agit d'élections, deux questions : Qui restera ' Qui partira ' La seule chose dont on est sûr, c'est que ce ne sera pas une mise en scène comme en 2010. On a fait des élections, les résultats ont été affichés. On écarte le premier aux sondages par un putsch, on demande aux prétendants de retirer leurs candidatures pour permettre au déchu de prendre ce poste et de se consoler ! On ne peut être plus ridicule. Les Algériens savent qu'il existe des compétences et des hommes intègres. Il ya aussi des valeurs sûres pour mener notre pays à la performance et au développement à travers une bonne gestion des hommes et des affaires du sport de haut niveau. C'est tout ce qu'il nous faut maintenant pour éviter la déchéance qui s'annonce à grand bruit. Car refuser de subir, c'est passer à l'action.


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