Algérie

Touabria veut sortir de l'oubli



Situé à seulement 5 km du chef-lieu de la commune de Zeboudja, au nord-est de la ville de Chlef, le douar de Touabria, dont le nombre d'habitants augmente sensiblement au fil du temps, semble être oublié par les responsables locaux et même de wilaya. "Bien qu'ils soient régulièrement informés du calvaire que nous vivons péniblement depuis des années, les autorités et les élus semblent nous avoir complètement oubliés", se lamentent les citoyens de ce douar. "Nous manquons de tout dans ce douar qui ne fait que s'appauvrir puisqu'il n'a jamais bénéficié d'un quelconque projet qui nous permettra d'avoir un meilleur cadre de vie", ajoutent-ils.Parmi les grandes préoccupations qui suscitent la colère des villageois et leur inquiétude il y a l'absence de l'eau potable. Selon Mohamed Karrouche, Abdelkader Bencherki et El-Hadj Dahmane, les doyens du village, la pénurie d'eau persiste depuis plusieurs années. "Pourtant, nous sommes à proximité de la principale conduite qui alimente en eau potable presque l'ensemble des communes de la wilaya, à partir de la station de dessalement d'eau de mer SDEM de Maïnis, à l'ouest de Ténès", s'interrogent-ils. "À maintes reprises, nous avons tiré la sonnette d'alarme auprès des autorités locales compétentes. En contrepartie, nous n'avons eu de leur part que des promesses que nous qualifions de mensongères puisque jamais concrétisées sur le terrain", dénoncent-ils encore, ajoutant qu'"en cette période des grandes chaleurs, nous demeurons sans eau. Cela nous inquiète constamment", relatent avec stupéfaction les trois doyens du douar, affirmant que les habitants se déplacent sur plusieurs kilomètres pour s'approvisionner en eau potable.
Et ce n'est pas uniquement l'eau qui est inexistante à Touabria. D'après plusieurs autres villageois, les routes et les ruelles dans ce douar sont toutes ou presque dans un état déplorable. "Elles n'ont jamais fait l'objet de travaux de rénovation ou de bitumage depuis leur première mise en service qui remonte à plus de 15 ans", rappellent nos interlocuteurs, expliquant d'ailleurs pourquoi "le transport collectif n'existe pas, car aucun transporteur ne veut s'engager à assurer la liaison entre notre douar et les autres localités en raison de l'état des routes en question".
L'absence d'assainissement et de réseau d'évacuation des eaux usées dans les quartiers, l'insuffisance en matière d'éclairage public, le manque de logements dans le cadre de l'habitat rural et le taux de chômage qui touche la plupart des jeunes demeurent également parmi les grandes préoccupations que nos interlocuteurs ont évoquées avec peine et douleur, tout espérant que leurs cris seront cette fois-ci, enfin, entendus par les autorités locales.


AHMED CHENAOUI


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