Totalement abandonnée: Des appels pour sauver ce qui reste de la Casbah d'Oran

Des appels pour sauver ce qui reste de la Casbah d'Oran, qui abrite une trentaine de monuments historiques essentiellement islamiques, ottomans et espagnols sont relancés par la société civile, des historiens et les militants qui activent pour la préservation de ce pan de l'histoire millénaire de la ville.La Casbah d'Oran dont l'existence même est méconnue par la majorité des Oranais s'étend pourtant sur sept hectares. Elle a été construite, selon des historiens, 50 ans avant celle d'Alger. Contrairement à la Casbah de la capitale qui a bénéficié de plusieurs projets de restauration et de nombreuses campagnes de promotion, celle d'Oran est totalement à l'abandon et chaque année un ou plusieurs monuments historiques tombent en ruine. Cette citadelle qui est le c?ur du vieil Oran sombre dans l'oubli et seuls les historiens et les experts du patrimoine connaissent ce site historique. Elle a été construite en 902 par des marins andalous. Ce site historique adossé sur le mont Murdjadjo se dégrade à petit feu dans l'indifférence générale. Pourtant elle a été « classée » site historique à protéger dans le « secteur à sauvegarder » de Sidi El Houari en 2015, mais aucune opération de restauration n'a été entreprise pour sauver ce qui reste de ce patrimoine architectural. Le seul avantage de ce classement a été l'affectation d'un gardien pour surveiller un site de sept hectares !
La Casbah d'Oran abrite, entre autres, dans ses entrailles le premier tribunal d'Oran, Bab Tlemcen et la résidence du Bey Bouchelagham. Elle a été également le lieu de résidence des gouverneurs espagnols durant près de trois siècles et des sept beys ottomans entre 1792 et 1831. Dans la Casbah d'Oran, l'histoire surgit à chaque coin de ruelle, à chaque escalier et à chaque porte d'un monument historique. Abandonnée durant toute l'occupation française et négligée depuis l'indépendance du pays, cette Casbah se dresse encore dignement comme si elle refusait de disparaitre pour rappeler aux visiteurs le passé de la ville. Ce site, chargé d'histoire ayant une vocation culturelle et surtout touristique, peut attirer des centaines de milliers de visiteurs à condition de lancer des chantiers de restauration et de sécuriser les lieux.