Algérie

Totale impunité


Cette révision viserait à  permettre aux procureurs de la République d'intenter des actions en justice contre les parlementaires impliqués dans des affaires qui n'ont rien à  avoir avec leurs missions. Cette demande fait suite aux très nombreux délits dans lesquels les députés ont été impliqués ces dernières années. Des députés qui, décidément, peuvent tout se permettre durant leur mandat… L'article 109 de la Constitution est là pour veiller sur eux. Un article qui stipule qu'aucun député ne peut faire l'objet de  poursuites, d'arrestation ou, en général, de toute action civile ou pénale ou de toute forme de pression en raison des opinions qu'il a exprimées, des propos qu'il a tenus ou des votes qu'il a émis dans l'exercice de son mandat. Cette disposition de la Constitution a permis à  plus de 150 d'entre eux d'échapper à  la justice en faisant jouer leur immunité parlementaire.  Pourtant, les affaires dans lesquelles les représentants du peuple sont impliqués sont très graves : viol et agressions sexuelles sur mineures, atteintes au droit commun… Nabil, 30 ans, marié et père d'un enfant, a découvert à  ses dépens ce sentiment de totale impunité des parlementaires algériens. Pour avoir voulu  contester les agissements du député RND de Bougaâ, dans la wilaya de Sétif, il a été roué de coups par le parlementaire et son frère. Résultat : six jours d'incapacité prescrits par le médecin légiste et une plainte au commissariat. «Tout cela à  cause de la salle de sport qui dépend de la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya, raconte Nabil. Le député a voulu nous interdire, en faisant jouer ses relations et en s'appuyant sur sa fonction, l'accès à  la salle. Il avait décidé de la réserver pour son usage propre et celui de ses amis.» Pour dénoncer l'abus de pouvoir, Nabil décide de créer une page facebook pour rapporter les agissements du député du peuple. «C'est quand il a eu vent de ma démarche qu'il est devenu fou, se souvient Nabil. D'autant qu'au siège du parti à  Alger, certains de ses collègues lui ont conseillé de régler cette affaire au plus vite.» Aujourd'hui, Nabil attend le 17 mai avec impatience, fin du mandat des parlementaires, pour voir enfin sa plainte aboutir.
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