Algérie

Total : Le brut écorne les profits au 2T, mais la production repart



Total a dévoilé, avant-hier, des résultats trimestriels solides, avec un bénéfice ajusté qui a reculé moins fortement que les cours du brut, et une production d'hydrocarbures qui a marqué son plus fort rebond en trois ans.Au deuxième trimestre, le géant pétrolier français a vu son bénéfice net s'envoler de 67% à 2,5 milliards d'euros, dopé par des gains exceptionnels et un effet de stock favorable. Mais le bénéfice ajusté, qui exclut ces éléments non récurrents, a baissé de 3% à 2,7 milliards, un montant légèrement supérieur aux attentes.
Son recul s'explique surtout par des cours du pétrole brut moins élevés qu'un an plus tôt (avec un prix moyen du baril de Brent tombé à 102 dollars contre 108 au printemps 2012, soit un recul de 5%).
Mais cette baisse est moins prononcée que le recul des cours du brut sur la même période. Elle n'est même que de 1% en dollars).
Le groupe fait preuve d'une bonne résistance dans l'amont (exploration et production de pétrole et de gaz), malgré un prix des hydrocarbures en baisse, a souligné le P-DG du groupe Christophe de Margerie, cité dans le communiqué.
C'est dû surtout à un rebond de la production du groupe, plombée l'an dernier par des incidents, dont une grave fuite de gaz sur le gisement d'Elgin en Mer du Nord (qui refonctionne depuis mars, actuellement à mi-capacité).
Après plus d'un an de repli, la production de Total a progressé de 1,3% à 2,29 millions de barils par jour, conformément aux attentes. C'est le plus fort rebond en glissement annuel enregistré par le groupe français depuis 2010.
Ces résultats démontrent aussi une bonne résistance du groupe dans l'aval (raffinage et distribution de carburants), alors que les marges de raffinage en Europe ont rechuté de près de 40% sur le trimestre écoulé. L'aval obtient les premiers résultats de ses efforts, même si des adaptations supplémentaires sont encore nécessaires pour que ces activités soient durablement renforcées, a mis en avant le P-DG. Une allusion au rapprochement des activités raffinage et chimie, qui commence à dégager des synergies, et à la modernisation engagée du complexe de raffinage-pétrochimie d'Anvers, après celui de Gonfreville-l'Orcher en Normandie. Le groupe a par ailleurs bénéficié d'un redressement de ses activités d'énergies renouvelables. Côté perspectives, Total, qui vise les 3 millions de barils en 2017, n'a pas modifié ses objectifs de production de pétrole et de gaz, en attendant leur révision annuelle en septembre.
S'ils pourraient être ajustés pour le court terme lors de ce rendez-vous, nos prévisions pour 2015 et 2017 restent intactes, a assuré le directeur financier Patrick de la Chevardière, lors d'une conférence d'analystes.
Un flot constant de nouveaux projets devraient l'aider à tenir cet objectif.
Le groupe vient de lancer un nouveau gros chantier, le développement du gisement sous-marin Egina au large du Nigeria, après celui de Moho-Nord au Congo.
En outre, le gisement gazier géant de Kashagan au Kazakhstan va commencer à produire d'ici la fin de l'année, et deux autres méga-projets devraient être décidés dans l'intervalle : Yamal LNG en Russie (une usine de liquéfaction de gaz en Sibérie), et Fort Hills au Canada, une mine de sables bitumineux (forme de pétrole non-conventionelle).

Plusieurs transactions en cours
Enfin, le groupe s'est dit confiant sur sa capacité à remplir son objectif de cession d'actifs (15 à 20 milliards de dollars) sur la période 2012/2014. Plusieurs grosses transactions en cours devraient lui permettre peu ou prou d'atteindre le bas de la fourchette de cessions dès cette année.
Cela inclut la vente des gazoducs français TIGF à un consortium franco-italo-singapourien (Snam-GIC-EDF). Elle devrait être bouclée dans les prochains jours, selon le directeur financier.
Ces résultats sans grand éclat mais solides, selon Neill Morton, analyste chez Investec, et associés à un dividende trimestriel stable, ont été accueillis sans enthousiasme en Bourse.


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