2012 tire à sa fin, l'heure est désormais aux bilans. Qu'est-ce qui aura marqué cette année ' Retour sur quelques-uns des pires moments qu'aura vécus l'Algérie.
1. Les législatives de mai et la pression pour le vote
Les élections législatives du 10 mai 2012 ont été lourdes. Des semaines durant, le gouvernement n'a pas manqué une occasion d'appeler les Algériens au vote, brandissant la menace de l'intervention étrangère, du complot sioniste qui guette le pays, les innombrables risques de chaos. Le président Bouteflika, qui ne s'adresse que très rarement à son peuple, est même allé jusqu'à comparer le rendez-vous électoral du 10 mai à la date de déclenchement de la révolution algérienne. C'est dire la hantise que le régime avait de faire face à une forte abstention. Une angoisse très vite transmise à la population qui craignait le pire. L'abstention a été forte, mais le pire imaginé par le régime aura été évité, grâce à la survie du régime qui d'ailleurs semblait se jouer dans ce scrutin.
2. Des réformes politiques qui n'en sont pas
Décidées en avril 2011, les réformes politiques de M. Bouteflika ont été promulguées en janvier 2012. Elles étaient censées favoriser l'émergence de nouvelles forces politiques et d'ouverture dans plusieurs domaines. La nouvelle loi sur les partis avait officiellement pour objectif de renouveler le champ politique, au moins en apparence. Mais l'attente aura été vaine, car derrière la majorité des nouveaux partis créés se cachent des anciens du système. La loi sur les associations, tout comme celle sur l'information, recèlent, pour leur part, autant de leurres que de régressions. Une année s'est écoulée depuis et aucun réel changement en vue, et la contestation sociale, à laquelle ces réformes répondaient, se poursuit.
3. Vague de froid en hiver, soif et panne d'électricité en été
Des villages entiers coupés du monde, des pénuries de gaz, de denrées alimentaires et d'électricité ont bouleversé la vie des centaines d'habitants, restés livrés à eux-mêmes durant des jours. L'hiver 2012 a été particulièrement dur à vivre, notamment en Kabylie enneigée. La vague de froid a fait plus de 45 morts en février. Au fil des saisons, les tourmentes fluctuent. L'été, non plus, n'a pas été de tout repos. Des coupures d'électricité à répétition et une pénurie d'eau a failli faire disjoncter les Algériens, d'autant qu'elles sont intervenues en plein mois de Ramadhan. Résultats, des émeutes et de la colère dans les rues. La grande coupable montrée du doigt par les responsables politiques, Dame nature. Argument qui n'aura pas convaincu tout le monde.
4. La justice toujours aux ordres
Ils ont été nombreux, cette année encore, à subir les foudres d'une justice sous contrôle du pouvoir exécutif. Les militants des droits de l'homme ont été les premières cibles. Arrestations en cascades et procès d'intimidation à tout-va.
Attroupements illicites, outrage à agent de l'ordre, atteinte à la sûreté de l'Etat, des délits montés de toutes pièces pour inviter les militants à la retenue, au silence. Même sentence, à quelques différence près, qui tombe à chaque fois : six mois de prison avec sursis.
Une sentence mi-figue, mi-raisin, que la justice algérienne sort du tiroir dès qu'un procès est un peu sensible, histoire de trancher sans trancher. Histoire d'harceler judiciairement les harceleurs du système (militants) pour les décourager sans provoquer trop d'indignation.
5. Rapt de diplomates Algériens au Mali
Jeudi 5 avril 2012, le consulat d'Algérie à Gao, dans le nord-est du Mali, est attaqué par les groupes armés du Mujao, le consul et six autres diplomates sont enlevés, créant une onde de choc en Algérie. Les otages sont utilisés comme des moyens de pression sur le gouvernement algérien, en vain. Le 2 septembre 2012, soit 6 mois plus tard, le Mujao annonce l'exécution d'un des otages, le vice-consul, Taher Touati. Alger garde le silence, tandis que les familles des kidnappés sombrent dans le flou et le désespoir. Nos otages sont détenus depuis 269 jours, une pensée pour eux et leurs familles.
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Posté Le : 29/12/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Fella Bouredji
Source : www.elwatan.com