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Top 11 pour l'année 2012



Top 11 pour l'année 2012
La retraite est toujours un moment délicat à vivre. Même à 35 ans. Quitter ses collègues après 15 ou 20 ans de gambades permanentes en se mettant des millions plein les poches, il est vrai qu'il y a là quelque chose d'extrêmement émouvant.
La reprise de la saison se fera donc sans quelques figures emblématiques du football international, auxquelles on repensera dans quelques années avec une nostalgie lénifiante. Ou avec humour, selon les joueurs. Filippo Inzaghi Pippo le renard, Pippo le crevard, Pippo le charognard, bref, Super Pippo... De nombreux sobriquets plus éloquents les uns que les autres, mais une seule évidence : Pipo Inzaghi, l'homme sans cesse à la limite du hors-jeu, est forgé d'une matière en voix d'extinction, celles de ces purs avant-centres obsédés par le but, qui tombent en micro-dépression dès lors qu'ils terminent un match sans que le ballon ne franchisse la ligne de but. Le monde du football regrettera son sens du placement hors normes et son sens du but quasiment animal. Mais pas les gardiens. Ni les arbitres de touche. Andreï Shevchenko Scheva, le Ballon d'Or 2004, prend sa retraite sportive afin d'embrasser une carrière en politique. L'ancien redoutable canonnier du Dynamo Kiev et du Milan AC, également passé par Chelsea, rejoint le parti En avant l'Ukraine ! Meilleur buteur de toute l'histoire de la sélection nationale ukrainienne, on lui souhaite autant de réussite en politique qu'en foot. Il en faudra à son parti, ancien Parti social-démocrate ukrainien, exclu du bloc Tymochenko en mars 2012, et qui a été obligé de se refonder à cause de cette décision... Alessandro Del Piero 19 saisons, 704 matchs et 289 buts pour la Juventus, la carrière d'Alex du côté de Turin est semblable à ces maris d'un autre temps qui passaient l'intégralité de leur existence dans les bras d'une maîtresse qu'ils auraient promis d'aimer jusqu'à la fin des temps. Epouser la Vieille Dame, la suivre jusqu'en série B, et terminer une si longue relation sur un ultime titre de champion en Série A : voilà à quoi ressemble un véritable amour. Roberto Carlos Le latéral gauche à la frappe de balle et aux coups-francs aussi étonnants que la superficie de ses cuisses quitte le football après une carrière exceptionnelle, qui le couronna notamment d'un titre de champion du monde avec le Brésil ainsi que d'une ribambelle de titres nationaux et européens avec le Real Madrid, club pour lequel il a disputé plus de 500 matchs et inscrit une série de beaux buts de brute. Légendaire. Ruud Van Nistelrooy Ruud qui arrête sa carrière de footballeur, c'est l'un des plus grands et des plus prolifiques attaquants des années 2000 qui disparaît. L'ancien pensionnaire du PSG Eindhoven et du Real Madrid, qui planta 150 pions avec Manchester United, est toujours le second meilleur buteur de la Ligue des Champions dont il terminera trois saisons meilleur buteur, avec tout de même 60 buts inscrits au total. Ivan Cordoba Douze saisons sous les couleurs de l'Inter Milan, et une dizaine de titres glanés avec le club intériste : brillant parcours pour le Colombien le plus brutal de l'histoire de la série A, qui laisse derrière lui une ribambelle de supporters reconnaissant pour les immenses services qu'il a rendu au club, ainsi que l'association traumatisée des «victimes-de-la-brutalité-récurrente-du-boucher-Cordoba», à laquelle vous pouvez bien évidemment envoyer vos dons. Sol Campbell Sol Campbell ressemble à un panda. Mais contrairement au gentil animal, Sol a définitivement disparu des terrains cette année, après des saisons de végétations sportives, où il fit les (mauvais) jours de Notts Couny, d'Arsenal et de Newcastle. Pour l'un des plus grandes traîtres de l'histoire du foot, rejoignant Arsenal en provenance de Tottenham après plus de 300 matchs disputés avec les Spurs, ça sentait clairement la fin. Les méchants meurent (ou arrêtent le foot) toujours à la fin : ce sera la morale de cette histoire. Ledley King Ancien très grand espoir du football anglais, celui qui devait être le successeur de Tony Adams, de Sol Campbell ou de Rio Ferdinand, n'aura finalement été que celui de Jonathan Woodgate : un type avec un potentiel incroyable sans poursuivi toute sa carrière durant par de graves blessures qui l'empêchent, dit-on, de s'entraîner pour arriver en bon état le jour du match. À 31 ans et de nouveaux pépins physiques, King tire un trait sur le football. Et ça, c'est une sacrée bonne nouvelle pour la sécu anglaise. Talal El-Karkouri Les vieux supporters du Paris-Saint-Germain en frissonnent encore : eux qui possèdent désormais dans leur effectif Thiago Silva, Alex et Mamadou Sahko se souviennent d'une époque moins reluisante, purgatoire anxiogène bien avant l'Eden qui se profile aujourd'hui, en ces temps où Talal El-Karkouri était titulaire en défense centrale ou au poste de latéral droit, dans le onze parisien. Ses relances dans l'axe en pleine attaque adverse, ses ouvertures qui filent droit en touche, et sa technique aléatoire... Il y a eu le Moyen Âge. Et puis la Renaissance. Marek Jankulovski Titulaire régulier et efficace du côté du Milan AC entre 2006 et 2009, le très technique latéral tchèque faisait la saison passée presque office de jeune puceau sans expérience au sein de l'effectif canonique milanais, lui qui n'avait que 34 ans. Alors, en raison d'une concurrence plus forte que jamais, l'ancien joueur du Napoli décida de terminer sa carrière à la maison, au FC Banik Ostrava, le club qui l'a formé. Un match de championnat et une nouvelle blessure au genou plus tard, le joueur annonce sa retraite définitive, et entraîne une terrible désillusion chez les spécialistes de jeux de mots potaches et tendancieux. Mateja Kezman L'un des joueurs les plus surcotés de la dernière décennie arrête le football sans avoir eu la carrière qu'on lui prévoyait à 20 piges. Et ça, c'est le moins que l'on puisse dire : des débuts en fanfare en Yougoslavie, puis au PSV Eindhoven, et déjà, tout s'arrête pour celui que les supporters hollandais surnommait Batman. Après un échec sec à Chelsea, les saisons qui suivront seront malheureusement marquées par une litanie de déception, et par des choix aussi discutables que le look de l'Epouvantail : un passage ridicule au PSG, puis des saisons loupées au Zénith, en Chine et en Biélorussie. Kezman, c'est plutôt le Joker, en fin de compte : c'est une dangereuse blague chaotique, à laquelle on a tous cru à un moment ou à un autre.


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