L'audition par une commission d'enquête de l'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair doit permettre ce lundi de lever le voile sur sa décision de s'attirer ouvertement les faveurs du magnat australien de la presse Rupert Murdoch pour conquérir le pouvoir.
Mise en place par l'actuel chef du gouvernement David Cameron, la commission Leveson tente de faire la lumière sur le scandale des écoutes téléphoniques qui a conduit à la fermeture de News of the World en juillet dernier, ainsi que sur l'influence présumée de l'homme d'affaires, dont le groupe News Corp. était propriétaire de NOFT, au sein du monde politique britannique.
Tony Blair, ancien Premier ministre de 1997 à 2007, devra répondre cette semaine à des questions sur sa gestion obsessionnelle des médias, les relations qu'il entretenait avec Rupert Murdoch ainsi que la flagornerie dont il a pu faire preuve envers ce dernier.
Ces auditions pourraient saper les efforts du chef de file de l'opposition Ed Miliband pour présenter le Parti travailliste comme n'ayant pas entretenu de liens douteux avec les magnats des médias.
La commission d'enquête se penchera en particulier sur la décision de Tony Blair, après avoir quitté le pouvoir, de devenir le parrain de la fille de Rupert Murdoch à l'occasion d'une cérémonie organisée en 2010 sur les rives du Jourdain.
Elle devrait aussi lui demander d'expliquer pourquoi il s'est entretenu à trois reprises avec le magnat australien dans les jours qui ont précédé la guerre en Irak, et si ces rencontres ont pu avoir un impact sur le soutien que tous les journaux de Murdoch ont apporté à cette guerre impopulaire.
"Blair a ouvert la voie en n'ayant aucune honte à courtiser Murdoch", a déclaré Ivor Gaber, professeur de journalisme politique à la City University. "C'est lui qui a défini le style et les normes, et si vous considérez Cameron comme 'l'héritier de Blair' alors ce n'est pas très surprenant qu'il lui ait emboîté le pas."
Rupert Murdoch a déclaré le mois dernier à la commission Leveson n'avoir jamais rien demandé à aucun Premier ministre britannique.
Fort du soutien du Sun, quotidien le plus vendu en Grande-Bretagne, Tony Blair a été porté au pouvoir en 1997, puis de nouveau en 2001 et en 2005.
Le scandale des écoutes a débuté fin 2005 par la publication d'un article sur le prince William, dont le palais de Buckingham estimait qu'il était alimenté par l'interception clandestine de messages téléphoniques. Il a rebondi début 2007 avec l'arrestation et la condamnation du chroniqueur de la cour du News of the World et a pris une nouvelle ampleur l'an dernier, touchant jusqu'aux milieux politiques et policiers.
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Posté Le : 28/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Temps d'Algérie
Source : www.letempsdz.com