Tombeau de Sidi Khaled, un hymne à la tolérance

L'intolérance est une création du XXIe siècle, et l'histoire a laissé des jalons pour nous montrer que le vivre ensemble dans la paix et la fraternité a bel et bien existé en des temps où les frontières n'étaient pas des forteresses infranchissables.


Un de ces jalons de la tolérance entre les confessions se trouve en Algérie, et plus précisément dans la wilaya de Biskra, à 10 km de la localité de Ouled Djellal. Il s'agit du mausolée de Sidi Khaled Ibn Sinan El Abssi. Il s'agit d'un lieu de culte visité aussi bien par les musulmans que par la communauté chrétienne. La question qui se pose est pourquoi ? La réponse se trouve dans le personnage qui y est enterré. Il s'agit, selon des historiens et certains savants de l'Islam, d'un prophète qui serait venu de la Péninsule arabique pour prêcher l'unicité de Dieu. Pour Ibn Arabi, Eddousouki, Abi Mansour Ethaâlibi, Ezamakhchari et Errazi, qui sont des savants musulmans, Sidi Khaled fait partie de ces nombreux prophètes qui ne sont pas cités dans le Coran. Le saint Livre de l'Islam indique d'ailleurs que de nombreux prophètes ont été envoyés à l'humanité mais dont l'histoire et le vécu demeurent méconnus. Sidi Khaled pourrait donc être l'un de ces prophètes mais qui n'est pas tout à fait méconnu puisqu'il a su trouver dans cette localité de Biskra un refuge pour répandre son savoir. Décédé en l'an 453, ou en 300 selon les récits, après Jésus -Christ, à l'âge de 230 années (!!), Sidi Khaled est pour d'autres un des émissaires des apôtres venus du Hidjaz pour répandre le message de Jésus. Son tombeau continue de nos jours à attirer les visiteurs des deux confessions, musulmane et chrétienne, en quête de baraka et de bénédiction. Sidi Khaled, dont le m'qam est orné de décorations musulmanes et dépourvu de toute inscription chrétienne, repose d'ailleurs non loin du tombeau d'un érudit de l'Islam en signe de parfaite harmonie prouvant encore une fois que l'Islam est bel et bien une religion de tolérance. Alors qu'il est tellement aisé de construire les ponts de la fraternité, il est déplorable de constater de nos jours que les hommes s'attardent sur les points de divergences pour tourmenter encore le genre humain. L'histoire a tellement à nous apprendre pour nous aimer et pas seulement à nous tolérer.