Algérie

Tollé de protestations à travers le monde



Tollé de protestations à travers le monde
La nouvelle condamnation infligée à l'opposante birmane, Aung San Suu Kyi, qui l'empêchera de participer aux prochaines élections, a déclenché un tollé de protestations à travers le monde. La Malaisie a appelé à une réunion d'urgence de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) « pour évoquer cette question qui suscite une grande inquiétude ». L'Asean regroupe la Thaïlande, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie, les Philippines, Brunei, le Viêtnam, le Laos, la Birmanie et le Cambodge. L'Australie a également fait part de sa réprobation et invité les dirigeants birmans à revenir sur cette sentence pour éviter de nouvelles sanctions a souligné son ministre des Affaires étrangères, Stephen Smith. L'opposante birmane Aung San Suu Kyi « n'aurait pas dû être jugée et n'aurait pas dû être condamnée » a déclaré, pour sa part, Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine, après la condamnation à Rangoun de l'opposante à 18 mois supplémentaires de privation de liberté. Un tribunal spécial l'a jugée coupable d'avoir violé les termes de son assignation à résidence en hébergeant brièvement en mai un Américain qui s'était invité chez elle en nageant jusqu'à son domicile.La Birmanie « est le seul pays au monde qui punit le propriétaire d'une maison parce que quelqu'un s'y est secrètement introduit » a déclaré, de son côté, Maxime Verhagen, ministre néerlandais des Affaires étrangères. « Nous devons, en tant qu'Union européenne, prendre des sanctions supplémentaires et ciblées contre la Birmanie, qui touchent le régime mais épargnent le plus possible la population ». « L'Union européenne condamne le verdict rendu contre Daw Aung San Suu Kyi, dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie et lauréate du prix Nobel de la paix et le procès injustifié dont elle a fait l'objet » a annoncé la présidence suédoise de l'UE, dans une déclaration publiée à Bruxelles. « La clairvoyance politique aurait dicté sa libération » a renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, dénonçant une sentence « injustifiée » intervenue après « une arrestation sur des motifs fabriqués ». Le groupe français Total serait en première ligne si l'Union européenne décidait de nouvelles sanctions contre la Birmanie, avait souligné en mai le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, en indiquant que cette question était examinée par Paris. Les sanctions européennes contre la Birmanie, renforcées en 2007, incluent un embargo sur les armes, une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs d'une dizaine de responsables de la junte, la limitation des relations diplomatiques, une interdiction d'importation sur le bois, les métaux, les minerais et les pierres précieuses ou semi-précieuses, ainsi que sur de nouveaux investissements dans des entreprises birmanes de ces secteurs. Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, a réclamé de nouvelles sanctions européennes mais il n'a pas mentionné la suspension des activités du groupe pétrolier français, Total. Ces mesures, dirigées contre le régime birman « doivent viser tout particulièrement les ressources dont il profite directement dans le domaine de l'exploitation du bois et des rubis » a-t-il simplement indiqué. Les gouvernements européens ont commencé à se consulter pour identifier les nouvelles sanctions sur lesquelles ils peuvent s'entendre afin de les annoncer vendredi prochain, indique une source européenne. Ils devraient étendre les restrictions de visas aux responsables du verdict prononcé hier et ajouter une quinzaine de compagnies birmanes soumises à des sanctions, portant cette liste à environ 60, a-t-on précisé.En exigeant la libération immédiate de l'opposante birmane, les Européens rejoignent la volonté internationale. « Il s'agit d'un premier pas essentiel dans le processus de réconciliation nationale véritable qui est nécessaire pour que les élections de 2010 puissent être considérées comme crédibles, libres et régulières » comme l'a également souligné le Secrétaire général de l'ONU, lors de sa mission en Birmanie/au Myanmar les 3 et 4 juillet. Cette condamnation « honteuse », qui relève de la « mascarade politique », selon Amnesty International, a « attristé » et mis « en colère » le Premier ministre britannique, Gordon Brown.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)