Algérie

Toilettes publiques Une gestion bien opaque



Sanitaires - L'APC d'Alger-centre va lancer une enquête pour mieux maîtriser la gestion de ces lieux publics.
Les toilettes publiques de la wilaya d'Alger, patrimoine de l'ex-Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA) dissous, cédé en 1997 aux communes, sont devenues un véritable casse- tête pour l'APC d'Alger. Leur gestion est assurée de manière opaque par des particuliers qui ne délivrent aucun ticket aux citoyens qui fréquentent ces lieux.
D'après certaines informations, ces vespasiennes, cédées au départ à des handicapés, sont passées entre plusieurs mains de personnes valides, qui appliquent des prix en contradiction avec la réglementation. Le prix d'accès aux toilettes n'aurait pas changé depuis bien des années. Il serait de deux dinars, alors que les agents affectés dans ces sanitaires font payer les usagers jusqu'à vingt dinars, ce qui n'est pas normal dans les deux cas de figure : en premier lieu, le prix de deux dinars est dérisoire, car il ne couvre même pas les frais de consommation de l'eau, ni celle du courant électrique. Faire payer aux citoyens la somme de 20 dinars n'est pas normal aussi, du fait qu'il n'existe aucune délibération fixant ce tarif, avons-nous appris de bonne source. Par ailleurs, il s'agit d'un bien de la commune géré par des particuliers dans des conditions que même le P/APC d'Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, n'arrive pas à justifier. La logique veut qu'il y ait paiement d'une location et remise d'un ticket aux usagers fournis par les services de la recette communale en vue de déterminer le montant des recettes, ainsi que la détermination du montant de l'impôt qui revient de droit au Trésor public, conformément à la réglementation. La même logique voudrait aussi que l'affichage des tarifs à l'entrée de chaque toilette publique soit systématique, tout comme d'ailleurs l'affichage d'une note de sensibilisation à l'attention des usagers pour les inciter à exiger leur ticket d'accès. «Ce n'est que de cette façon que nous pourrons parler de gestion transparente», reconnaît le maire de la commune d'Alger-Centre. Nous avons également appris que l'APC ne perçoit pas le moindre dinar de l'exploitation des toilettes publiques situées dans la commune. Si le tarif d'accès à ces vespasiennes est de 2 dinars, alors que les usagers déboursent 20 dinars, la question qui mérite d'être posée est la suivante : à qui profite cette différence perçue ' Certaines personnes, qui semblent être bien au fait de la situation, souhaitent voir le président de l'Assemblée populaire communale, ouvrir une enquête concernant la gestion de ces structures. C'est d'ailleurs la décision qui semble avoir été prise par Abdelhakim Bettache. Celui-ci, tout en reconnaissant la gestion opaque de ces vespasiennes, s'interroge aussi sur le versement des loyers que ses services ne perçoivent plus depuis plusieurs années. «C'est effectivement une perte financière pour la commune. Je promets de prendre en charge ce dossier en dépêchant dans les prochaines heures une commission d'enquête», nous a-t-il dit. Le premier magistrat de la commune avoue avoir fait une tentative de régularisation à l'adresse du gestionnaire des vespasiennes situées à la rue Asselah-Hocine.
«Malheureusement, l'intervention d'un député au profit de ce gestionnaire, a fait capoter la procédure. Cette fois-ci, plus de place à la complaisance et dans 48 heures je règle définitivement ce volet pour contrôler, par le biais du service économique, la gestion de ces espaces. Je vais également sommer les services d'hygiène de la commune de prendre en charge le volet hygiénique des vespasiennes situées dans la commune d'Alger-Centre», promet M. Bettache.


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