Algérie

Toi et toit



Toi et toit
L'été arrive et le flot de «ceux de là-bas de chez nous» commence à pointer son nez. Ils vont arriver dans les ports et les avions - chargés d'une année de labeur dans leurs valises. Leurs enfants sont excités de pouvoir vivre sans contrainte dans le pays de leurs parents. Il y a moins de limites. Ils redoutent cependant la barrière de la langue surtout avec les cousins et cousines qui se moquent de leur accent et l'utilisation de certains mots non à propos. Maalich ! Ces émigrés, fiers du pays à l'extérieur, sont parfois dépassés par les habitudes de leurs hôtes.A peine arrivés dans leur maison qu'ils ont construite année après année que ces géants de l'Occident font grise mine de constater qu'ils ne sont pas chez eux. Et ce, même si la famille leur dit « bienvenue chez vous, dans votre maison ». En fait, plus rien ne leur appartient. Chaque m2 est occupé par un membre de la famille réunie dans cette maison depuis le début. Et depuis le début, les occupants expliquent que le transit est de courte durée. Oui, ils font construire leur maison sur un bout de parcelle léguée par les anciens. La plupart en parlent depuis 20 ans. En fait, à chaque bout de la maison terminée, un de leurs enfants s'y installe. Ils doivent donc la surélever d'un étage ou d'une extension pour pouvoir y habiter eux-mêmes.En fait, ces parents hébergent dans leurs maisons leurs enfants un par un. Et eux, ils demeurent hébergés tout au long de leur vie chez l'émigré. L'émigré sait qu'il ne pourra pas se séparer d'eux aussi facilement. Tous les Algériens sont des squatteurs. Ils n'aiment pas le vide. Ils adorent rendre service. Ces locataires forcés ont l'impression de rendre service en occupant la maison de l'émigré. Ils se disent qu'elle est en sécurité sous leur surveillance. En fait, à défaut d'un squat étranger, c'est la famille qui en profite. C'est quand même mieux se consolent ces parents de l'étranger. Vaut mieux vivre chez soi avec ses proches que dehors avec les voisins. Il n'y a pas le choix.




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