La cour de justice d'Alger a prononcé, hier, une peine de 7 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien député du FLN, Baha-Eddine Tliba, soit un an de moins que la peine prononcée en septembre dernier par la même juridiction.Cette peine est assortie d'une amende de 8 millions de dinars et de la saisie de ses biens. La même peine est infligée à Skander Ould Abbes, fils de l'ancien secrétaire général du FLN, tandis que Wafi Ould Abbes, son second fils, en fuite à l'étranger, écope, lui, de 20 ans de réclusion.
L'ancien vice-président de l'APN est accusé de corruption et d'infraction à la réglementation de change et des mouvements des capitaux, de et vers l'étranger. Lors du procès qui s'est déroulé la semaine dernière, le procureur de la République avait demandé le durcissement des peines prononcées en première instance. Les prévenus avaient plaidé non coupables.
Les faits de cette affaire remontent à l'élection législative de 2017. À l'époque, les gendarmes avaient trouvé, dans une villa située à la résidence d'Etat de Club-des-Pins, d'importantes sommes d'argent en devises et en dinars destinées notamment à acheter des listes électorales pour l'élection de cette année-là.
Des listings de personnalités, avec même des tarifs imposés à chaque liste, avaient été saisis chez les deux enfants de Djamel Ould Abbes. Mais l'enquête n'a pu se poursuivre, ayant sans doute été bloquée par Djamel Ould Abbes, alors homme puissant.
Toutes les pistes de l'enquête mèneront ensuite vers Baha-Eddine Tliba, accusé d'avoir versé de grosses sommes d'argent aux enfants d'Ould Abbes en vue de le placer en tête de liste dans la wilaya d'Annaba.
Pour sa défense, le sulfureux député a tenté de se présenter en victime.
Pour lui, il était un "lanceur d'alerte" puisque, soutenait-il, c'est lui qui avait informé les services de sécurité sur ce qu'il considérait comme "un chantage de la part des frères Ould Abbes".
Bien plus, Tliba rappelle qu'il avait été sanctionné par l'ancien secrétaire général du FLN pour avoir dénoncé ce chantage. Il n'en demeure pas moins qu'il n'a jamais expliqué le choix d'aller se plaindre auprès des chefs des services de sécurité aux lieu et place de la justice.
Interrogé souvent sur la disponibilité de fonds en devises, Baha-Eddine Tliba a toujours argué une commande de voitures de luxe de l'étranger auprès des enfants d'Ould Abbes.
Ces derniers ont nié les faits et se sont toujours défendus de toute immixtion dans les affaires politiques du parti, ce que les documents et les listes retrouvés chez eux contredisent.
Quant à leur père, aujourd'hui âgé de 87 ans et poursuivi dans d'autres affaires, il s'était démarqué de ses enfants et soutient avoir écarté Baha-Eddine Tliba du FLN à cause de son comportement.
Dans ce dossier, il est cité comme témoin, malgré les affirmations de l'ancien député d'Annaba accusant la direction du FLN de vendre des listes électorales. Lors du procès en première instance, il avait même révélé que les têtes de liste se vendaient à 70 millions de dinars. L'affaire est en cassation.
Ali BOUKHLEF
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/12/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali BOUKHLEF
Source : www.liberte-algerie.com