Mehdi Ould-Abbès et Baha Eddine Tliba se sont retrouvés face à face hier au tribunal de Sidi-M'hamed lors d'une confrontation durant laquelle chacun des deux personnages a maintenu sa version des faits.Le fils de l'ancien ministre de la Solidarité Djamel Ould Abbès est détenteur d'une version : le député et homme d'affaires annabi auquel il était, dit-il, lié par des liens commerciaux, lui a commandé l'achat d'un véhicule de luxe d'un montant de 2,5 milliards. Cet argent lui a été acheminé par des individus qui ont amené avec eux une enveloppe contenant un surplus de 200 000 euros. «Son arrestation, indiquait alors son avocat, s'est déroulée au même moment, une raison pour laquelle son client soutient qu'il s'agissait d'un guet-apens, une manipulation, et c'est d'ailleurs ce qu'il a déclaré aux agents qui dressaient son procès-verbal.»
Tliba, lui, affirme tout le contraire. Selon lui, Mehdi Ould Abbès monnayait en fait des places à la députation sur la liste du FLN, un parti conduit à ce moment par son père, et lui a exigé cette somme en échange du privilège d'être porté à la tête de ces fameuses listes.
L'homme d'affaires s'est même livré à des déclarations publiques. Au moment où celui-ci s'est retrouvé rattrapé par la justice, qui réclamait alors la levée de son immunité parlementaire, il a décidé de rendre publique une lettre dans laquelle il se dit «victime des enfants Ould Abbès» qui, soutient-il, lui ont réclamé pas moins de «sept milliards pour être porté tête de liste» durant les législatives de 2017.
Cette époque, doit-on le rappeler, a été marquée par l'apparition de nombreuses rumeurs portant sur l'intrusion de l'argent sale dans la politique. Et c'est à ce même moment que les premières informations relatives à la découverte d'importantes sommes d'argent en dinars et en devises au domicile d'El Wafi Ould Abbès, un autre fils de l'ancien ministre et secrétaire général du FLN, commencent à circuler. La fuite d'El Wafi à l'étranger a été immédiate.
Mehdi Ould Abbès et Baha Eddine Tliba ont donc soumis chacun leu version de l'affaire au juge d'instruction, mais ce dernier a décidé de les mettre face à face hier lundi. Il faut savoir que cette confrontation avait été programmée pour lundi dernier.
Elle avait été cependant reportée en raison du décès du chef d'état-major Gaïd Salah. Mehdi Ould Abbès n'a, quant à lui, pas été transféré à la prison d'El-Harrach tel que projetaient de le faire les autorités judiciaires pour faciliter cette confrontation et la suite de l'instruction du dossier. Selon son avocat, il a été extrait de la prison de Koléa où il est détenu depuis juin dernier, vers le tribunal de Sidi-M'hamed pour les besoins de cette confrontation.
Selon son avocat, Me Ksentini, cette procédure devrait normalement signifier que l'instruction de l'affaire s'achève puisque la prochaine étape devrait consister en l'envoi du dossier pour programmation du procès.
A. C.
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Posté Le : 31/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abla Chérif
Source : www.lesoirdalgerie.com