Cet été, la récolte du miel n'est pas bonne. En cause : les conditions météorologiques défavorables et la sécheresse qui sévissent depuis plusieurs mois. «C'est une année noire pour les apiculteurs de la région de Tlemcen dont certains n'ont récolté que 10% de leur production habituelle au mois d'août ! Il y a eu d'abord le gel de mars et avril, et ensuite la pluie de fin mai et début juin qui ont fait perdre aux plantes leur pollen et leur nectar. Les abeilles n'ont pas trouvé assez de fleurs pour butiner, à cause de ces mauvaises conditions météorologiques qui ont eu un impact négatif sur certaines fleurs, qui n'ont pratiquement pas poussé cette année.Les traitements chimiques et pesticides nocifs utilisés par certains agriculteurs ont pour leur part beaucoup impacté le développement et la surpopulation des abeilles, ce qui a provoqué une chute considérable de la production du miel par rapport aux années précédentes.
Les guêpes présentent eux aussi une menace pour les abeilles car ils s'attaquent aux essaims d'abeilles en plein air», explique Tayebi Bouziane, apiculteur amateur qui a une cinquantaine de ruches dans les collines de Béni-Mester. Et de préciser : «Nous n'avons même pas pu récupérer les frais d'alimentation des abeilles et autres dépenses d'achat de la cire, des traitements médicaux ainsi que la transhumance des ruchers». De son côté, Hassani Sid-Ahmed, technicien en apiculture depuis 1982, qui détient une centaine de ruches ajoute : «Le métier d'apiculteur a vraiment changé car les cultures de tournesol, colza, romarin, trèfle blanc, trèfle canadien, luzerne, thym, jujubiers sauvages, lavande, eucalyptus, acacia, châtaigner, l'actractylis serratuloides et autres garrigues et plantes forestières mellifères ne sont plus en mesure d'offrir suffisamment de fleur et de nectar aux abeilles comme avant à cause des aléas climatiques et sécheresse sévissant dans la région notamment dans les zones steppiques du sud de la wilaya. La transhumance pratiquée par certains apiculteurs dans les zones steppiques et le Sahara, jadis riches en jujubiers sauvages, ne rapporte plus rien en matière d'alimentation des abeilles déplacées.
Aujourd'hui, certaines personnes et spéculateurs qui utilisent des méthodes peu scrupuleuses et parfois dangereuses n'hésitent pas à vendre sur le marché des miels de mauvaise qualité et souvent dangereux aux consommateurs qui les utilisent pour se soigner en cette période de la pandémie de coronavirus. L'élevage d'abeilles de production et la production de miel naturel et de bonne qualité et en grandes qualités requièrent des techniques modernes et efficaces, un bon savoir, une longue expérience et le respect des normes». Selon nos informations, le prix du miel est allé cette année jusqu'à 6000 dinars le kg. De nombreux apiculteurs de la wilaya de Tlemcen disposent d'un grand nombre de ruches, à l'image de MM. Bendjilali Tewfik (3000 ruches), Benyelles Fayçal qui transhume ses ruches depuis plus de 20 ans, Arab tewfik (800 ruches) et Djilali Mohamed (600 ruches).
A noter, que ce mardi, un grand apiculteur est décédé suite à une longue maladie à Hennaya. Il s'agit du défunt Boudjenane Benyahia, qui pratiquait ce métier depuis plus de 25 ans à Ain Hadjar. La nouvelle a mis en émoi tous les apiculteurs de la wilaya.
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Posté Le : 09/09/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com