Algérie

Tlemcen, une histoire riche et séculaire



Tlemcen, une histoire riche et séculaire
Tlemcen - «sources de poches d’eau » - en berbère - doit beaucoup à la conjonction d’un triple facteur : l’eau - à proximité de la mer - l’homme et le paysage, au milieu de jardins et de vergers sur un fond de falaises rouges.

De climat méditerranéen, elle bénéficie, davantage que les autres villes de l’ouest algérien, des caprices du ciel. Son territoire correspond au bassin de la Tafna, avec ses influents et ses sources pérennes. C’est, depuis longtemps, le château d’eau de l’Oranie. La toponymie latine, Pomaria, avec ses jardins, traduit l’exubérance des cultures couvrant, à perte de vue, des terroirs judicieusement mis en valeur. La toponymie tamazight, par excellence un hydronyme, exprime l’abondance de ressources hydriques, renouvelables de surcroît grâce à l’extension du relief karstique.

C’est avant tout à sa situation géographique que Tlemcen doit son histoire jalonnée de faits remarquables. Capitale du Maghreb central du XIIIe siècle jusqu’au début du XVIe, elle tient ce statut de son emplacement sur l’une des routes de l’or transsaharien, la ressource recherchée par l’Europe occidentale pour son essor économique des XIIIe et XIVe siècles.

Précisément, c’est bien au cours de ces deux siècles que la capitale des Zianides s’est affirmée et consolidée durablement. La dynastie fondatrice du Maghreb central a axé son déploiement sur la dynamisation d’intenses échanges avec les pays du Sahel d’une part et l’Europe de l’autre. Les Etats européens étaient représentés par leurs ressortissants établis au sein d’une cité marchande, la Qayçarya, aménagée au cœur même de Tlemcen et bénéficiant alors d’un statut d’exterritorialité.

On y distinguait des Castillans, des Aragonais, des Majorquins, des Provençaux, des Languedociens, des Pisans, des Génois et des Vénitiens. Avec leurs hôtelleries respectives, leurs magasins de vente, leurs entrepôts ainsi qu’une chapelle pour le libre exercice du culte judéo-chrétien. Autant d’infrastructures placées sous la protection de leurs consuls et relevant de leur seule juridiction.

Rapidement, Tlemcen s’impose comme une cité rayonnante dans tous les domaines, au rang desquels l’urbanisme et l’architecture patrimoniale. En attestent les beaux palais érigés, pour l’essentiel, dans le Méchouar, le centre gouvernemental, et les monuments dont de somptueuses mosquées adossées à des lieux de savoir attirant d’éminents oulémas (chercheurs).

Tlemcen n’a rien perdu de ce potentiel. La ville arbore toujours les facettes d’une histoire riche et séculaire. Reste qu’à l’instar de la plupart des villes d’Algérie et du Maghreb, Tlemcen connaît, elle aussi, une urbanisation rythmée qui n’est pas sans poser de problèmes. Ces deux dernières décennies, la ville s’est étirée bien au delà du Tlemcen historique et du quartier européen. Immanquablement, cette croissance a généré des pressions sur le cadre bâti, les transports et les services publics. Ceci suscite, chez les Tlemceniéns, un débat sur l’évolution de la cité.


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