Le parc national de Tlemcen a été créé par décret, le 12 mai 1993.
Il est l’une des 10 structures du même genre qui existent dans notre pays (avec les parcs nationaux de Teniet El-Had, de Chréa, du Djurdjura, de Taza (Jijel) de Gouraya (Béjaïa) de Belazma (Batna), d’El-Kalâa et ceux du Tassili et du Hoggar, au Sud). Situé sur la partie nord des monts de Tlemcen, il a une superficie de 8.225,04 ha et s’étend sur les territoires de 7 communes: Tlemcen (731 ha), Mansourah (546 ha), Sabra (1.682 ha), Terny (3.200 ha), Aïn Fezza (1.535 ha), Beni-Mester (189 ha), et Aïn Gheraba (342 ha). Le parc national de Tlemcen couvre et protège un patrimoine forestier, faunastique et floristique très riche mais aussi un ensemble de sites naturels et archéologiques de valeur (comme les grottes de Béni-Add ou les défuntes cascades d’El-Ourit, le mausolée de Lalla Setti ou le cimetière de Beni-Boublène). Le patrimoine forestier de ce parc est essentiellement constitué de chênaies (chêne-liège, chêne-vert et chêne-zeen) implantées sur une étendue de 2.564 ha. Les forêts de Hafir et de Zarifet (situées dans la commune de Terny) comportent des chênes-liège plus que centenaires ainsi que des peuplements de chênes-zeen dont la sous-espèce dite «Quercus faginea tlemcenienne» n’est présente que dans la seule Oranie. La superbe pinède du plateau de Lalla Setti, qui surplombe Tlemcen, est un boisement artificiel de 286 ha. Elle a été conçue en 1890 pour la protection de cette ville et aurait pu être aujourd’hui un lieu grandiose de loisirs et de détente pour ses habitants si leurs élus successifs avaient su la mettre véritablement en valeur. Trois aires récréatives et 4 km de sentiers pédestres y ont vu le jour, certes, mais était-ce suffisant pour rendre pleinement attractif un site qui est considéré (avec les plages, en été) comme étant la principale destination des Tlemceniens durant leurs jours de repos?
Les monts de Tlemcen offrent une variété de paysages qui bénéficient soit d’une exposition nord et donc d’un apport non négligeable de précipitations, lesquelles permettent le développement plus ou moins luxuriant d’arbres et de forêts, soit d’une exposition sud avec un déficit pluviométrique et une végétation arbustive clairsemée et dégradée.
D’une façon générale, la flore du parc national de Tlemcen représente, avec 904 espèces inventoriées à ce jour, 29% du patrimoine national. Elle compte 22 espèces protégées, soit 9,7% de la flore nationale protégée, 31 espèces endémiques dont 4 sont propres aux monts de Tlemcen, 38 sont considérées comme rares, 27 comme très rares ainsi que 54 champignons.
L’avifaune du parc de Tlemcen (l’ensemble des oiseaux qui y nichent) recèle quelque 100 espèces, ce qui correspond à 29% de l’avifaune nationale. Un nombre de 38 d’entre elles sont protégées, soit plus de 34% du patrimoine avifaunistique national protégé. Certaines espèces comme la bécasse des bois, la huppe fasciée ou la tourterelle turque, absentes durant des années du parc de Tlemcen, y sont réapparues. Ce parc compte 18 espèces de reptiles (dont une seule est protégée), soit un peu plus de 25% du patrimoine national reptilien. En ce qui concerne sa population d’insectes, l’unique base de données disponible contient une liste de 33 espèces d’insectes dont 2 sont protégées. Le parc national de Tlemcen possède une hydrographie assez importante représentée par environ 36 sources d’eau et des oueds dont le plus important est l’oued Nechaf qui alimente le barrage du Mefrouch. Le patrimoine faunastique (soit la faune) du parc s’élève à quelque 174 espèces dont 49 sont protégées (soit plus de 19% des espèces protégées à l’échelon national). Les faucons, les buses et les chacals y sont plus nombreux qu’il y a 20 ou 30 ans, suite à l’absence (durant les années 90, particulièrement) d’activités humaines dans certaines de ses zones reculées. La rareté des espèces prédatrices y a favorisé également une prolifération du sanglier. Les mammifères du parc de Tlemcen comptent 16 espèces (dont 8 sont protégées) soit un peu plus de 17% de la faune mammalienne nationale. Des témoignages, datant des années 60, ont fait état d’observations faites au niveau de ce parc, d’un écureuil de Barbarie. La présence du macroscélide de l’Afrique du Nord (un petit mammifère insectivore) y est très rarement signalée. Un caracal (une variété de lynx) aurait été écrasé par un véhicule sur la route d’El-Ourit, en 1998.
 Cependant la loutre qui a existé dans la région de Tlemcen jusqu’en 1990, a totalement disparu. M. Kazi-Tani Saïd, directeur du parc national de Tlemcen, apporte une touche finale à cette esquisse (à grands traits) de la «structure verte» qu’il chapeaute, en signalant que «l’un de ses buts essentiels est de mettre en place une politique de proximité, en direction des riverains pour assurer un développement durable des espèces protégées.
Posté Le : 26/03/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Amine Bouali
Source : www.quotidien-oran.com