Algérie

Tlemcen: Un tourisme à parfaire



Cet été, les touristes sont très nombreux à Tlemcen. En effet, les touristes des wilayas limitrophes comme Sidi Bel-Abbès, Saida, El Bayadh et Ain Témouchent et ceux qui viennent d'autres coins du pays et de l'étranger notamment nos émigrés, sont très présents. Pour les professionnels de la région, c'est une bonne chose, puisqu'ils retrouvent leur pleine activité, après avoir subi de plein fouet les restrictions liées à la crise sanitaire qui a sévi de 2019 à 2022.«Il y a plein de touristes cet été, pourvu que ça dure ! Ce regain d'activités est une bonne chose pour les hôteliers, les restaurateurs, les transporteurs, les parkingueurs et aussi les commerces de proximité qui s'en sortent bien, malgré les fortes chaleurs. Ça réjouit tout le monde!», lâche un cafetier du plateau de Lalla Setti, qui nous donne son avis sur la fréquence de cette saison. A vrai dire, Tlemcen fait rêver entre l'image carte postale que l'on voit à la télévision, dans les journaux et sur les réseaux sociaux.
Les touristes y viennent pour se rafraîchir sur le mont de Lalla Setti qui offre une vue magnifique à environ 800 m d'altitude, et admirer les plus beaux endroits à visiter dans la ville parmi tous les sites touristiques, lieux intéressants et les anciens vestiges, comme, Méchouar, le minaret de Mansourah, le grand bassin, le mausolée de Sidi-Boumediene, etc. Ils viennent à Tlemcen, pour découvrir également les merveilles naturelles des cascades de l'Ourit et les grottes féeriques d'Ain Fezza. Ainsi, des centaines de visiteurs ont saisi l'occasion, durant leur séjour à Tlemcen, pour faire un détour au Souk El Kaïssaria, un espace commercial prestigieux, dans la capitale des Zianides. Ils ne ratent pas leur présence à Tlemcen pour faire leurs emplettes dans ce marché qui connaît une grande affluence durant cette saison estivale.
Rencontré avec sa famille dans une ruelle de cet ancien souk alliant authenticité et modernité, avec un important legs du passé, un Algérois fait l'éloge des ruelles commerciales de ce vieux souk, « Tlemcen se caractérise par un style, un savoir-faire dont il fait bon de s'inspirer.
On apprécie surtout les échoppes et commerces exigus, savamment achalandés de ce souk, en plusieurs produits de tissage et étoffes à la couture traditionnelle Tlemcénienne ainsi que les bijoux et tapisseries. Il y a aussi, d'autres produits d'artisanat, gâteaux, confiseries et arachides qui nous attirent ». Cependant, un point noir marque l'emblématique Blass Khadem, qui jouxte les remparts du Mechouar. Selon plusieurs commerçants du centre-ville de Tlemcen, « un dépotoir défigure tout le temps ce c?ur battant du centre-ville. Les déchets sont directement jetés autour des platanes séculaires, c'est insupportable ! Les ordures ne quittent jamais cet endroit, chaque jour c'est la même scène qui se répète ! Le comble est que dès que les agents ramassent ces saletés, rebelote. Un autre amas de déchets refait surface au même endroit ! Les résidents et visiteurs ont vraiment un regard éc?uré de cet état de déliquescence. Il faut strictement empêcher ce genre de dépotoirs qui nuisent à l'image de cette ville d'art et d'histoire. Il faut sévir contre les auteurs d'incivilités qui souillent les espaces publics et contre ces comportements irresponsables qui ne cessent jamais malgré !».
L'opération de collecte des déchets ménagers a connu, cet été, un grand ralentissement (une fois tous les trois jours au lieu d'une fois tous les jours) au niveau de plusieurs communes, en raison de la période des congés de certains présidents d'APC, fonctionnaires et personnels chargés de la collecte des ordures ménagères, pendant la saison estivale. C'est notamment le cas des localités d'Oujlida, Koudia, Abou Tachfine, Bouhanak, Hennaya, Sabra, Chetouane, Remchi, Sidi Bounouar et Ain Youcef, selon nos informations.
A l'entrée même de la ville de Tlemcen, des bouteilles en plastique et sachets s'amassent en fin de journée au nouveau rond-point de la gare routière. Cet endroit est souvent squatté par des migrants, notamment des femmes qui s'aventurent à s'exposer avec leurs bébés au soleil torride en cet été et au risque d'accident. Certains espaces naturels sont également touchés par le phénomène des déchets qui pullulent et sont encore plus abondants cette saison. « On vient en forêt pour se détendre et se ressourcer et on repart exaspéré!» déplore Kheir-Eddine un habitant de Tlemcen. Selon nos sources, des problèmes récurrents d'égouts impactent les estivants de la plage de Sidi Youchaa (Commune de Dar Yaghomrassen) et le quotidien des résidents. En effet, les égouts d'une artère passant derrière les cabanons, débordent devant les terrasses des vacanciers. Une vue idyllique gâchée par ces écoulements à l'odeur qu'on imagine. « Ça fait plusieurs fois que ça se produit. Rien que durant les mois de juillet et août, ça nous est arrivé plusieurs fois », se plaint un estivant de Tlemcen, exaspéré par les incommodités des puanteurs. Selon cette même personne, cette plage est pleine de bouteilles et de saletés, ce qui oblige des volontaires qui se baignent tôt, à procéder tous les matins à de petites opérations de nettoyage. Il faut rappeler, dans ce contexte, que des instructions fermes ont été données par le wali de Tlemcen aux chefs de daïra et P/APC, lors de nombreuses séances de travail du Conseil de l'exécutif et lors des sessions de l'APW, pour la bonne préparation de la saison estivale et la mobilisation de tous les moyens humains et matériels, afin d'assurer la propreté et l'hygiène. A Marsat Ben M'hidi, plus précisément, l'exaspération touche des centaines d'estivants qui respirent des fumées produites lors de l'incinération d'importantes quantités des ordures ménagères dans la grande décharge sauvage de Chaib Rassou, à un jet de pierre des dizaines résidences, hôtels et cabanons de cette ville balnéaire, qui accueille chaque année des millions d'estivants. Selon un président d'association de Marsat Ben M'hidi, «l'incinération de cette décharge sauvage est très polluante et nocive pour la santé des habitants et pour les vacanciers, à cause des émanations de gaz toxiques. On a beau interpeller les responsables concernés, mais ça continue. Pourtant, des alternatives plus écologiques existent ! La loi interdit d'incinérer les déchets ménagers à l'air libre ». Il faut rendre hommage, dans ce cadre, aux bénévoles qui se sont retroussés les manches pour contribuer aux campagnes de propreté initiées au niveau de leur quartier.
C'est en partie grâce à leur communication sur les réseaux sociaux et au bouche-à-oreille que des volontaires s'activent à ramasser toutes sortes de déchets. Par ailleurs, une action de nettoyage de la plage ‘Ouled Benayed' de la commune de Souk Tleta a été effectuée du 30 juillet au 15 août par 35 membres du groupe SMA ‘Abdeldjellil Bounouar' de Hennaya. « Le fait que des adolescents et jeunes aient pris les choses en main donne de l'espoir. Ils peuvent changer les choses », souligne Wahid Belarbi, un bienfaiteur connu à Tlemcen.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)