Tlemcen: Un bol d'air pour les commerces du marché couvert

Yennayer a offert un vrai bol d'air aux commerces des confiseries et fruits secs du marché couvert en cette période de la pandémie de coronavirus (Covid-19).Au niveau du marché couvert et des ruelles d'El Kissaria, El Medress, Bab Sidi-Boumediene, Sidi-SaÎd, Abou-Tachfine, Kiffane, Aïn Nedjar et la grande cité populaire d'Imama, les consommateurs ont pris d'assaut les étals pour faire leurs emplettes et pour célébrer le nouvel an amazigh. Outre, les nouvelles couleurs et senteurs de différents produits proposés par des marchands de Tlemcen depuis le début de la nouvelle année où le froid prend les corps en tenailles en ce début du mois de janvier, le mélange de fruits secs et de confiseries de ces espaces commerciaux emblématiques exhibant leurs étals colorés, embaume l'air et attire des passants. Il faut rappeler dans ce contexte que cet événement a toujours été fêté et vécu par la quasi-majorité des habitants de Tlemcen dans la joie, la convivialité et la solidarité. Il constitue ainsi un élément important du patrimoine culturel immatériel national bien enraciné dans les traditions ancestrales.
Cependant, il semblerait que dans l'ensemble, les commerçants du marché couvert sont satisfaits de leur vente. «Ce nouvel an amazigh nous a au moins permis de limiter la casse de la crise sanitaire qui nous a beaucoup touchés. Moi personnellement, j'ai vendu tous mes produits. Les gens ont voulu se faire plaisir, ils ont acheté noix, amandes, dattes, noisettes, pistaches, oranges, marrons, cacahuètes, chocolats, pommes et figues sèches.
Même les petits marchands de la rue ont fait leurs affaires en vendant leurs beignets «sfendj» crêpes, galettes aux ?ufs, «trids» et d'autres gâteaux d'une grande saveur», expliquera un commerçant qui vend toutes sortes de friandises dans ce marché couvert, situé au centre-ville. Il faut souligner dans ce cadre que cet ancien espace commercial datant de l'époque coloniale a toujours tiré sa réputation et sa fréquentation de son emplacement stratégique, érigé en véritable carrefour du commerce de proximité et de la splendeur tlemcénienne.
A chaque nouvel an amazigh, cette infrastructure à la belle architecture retrouve une grande ambiance et une déambulation massive des chalands. «Nous avons constaté une hausse de fréquentation depuis le début de l'année 2021. Les ménages viennent en grand nombre et quotidiennement pour acheter leurs denrées. Pourvu que ça dure car nous avons beaucoup senti l'impact de la crise de la pandémie de coronavirus», avouera un vendeur de fruits et de légumes de ce marché, qui reconnaît néanmoins que beaucoup de ses clients ne viennent plus dans sa boutique car «ils privilégient les magasins et centres commerciaux qui ont bourgeonné au cours de ces dernières années». «Le marché couvert a perdu beaucoup de consommateurs en raison du manque de parkings dans sa périphérie, ce qui n'arrange pas les choses. Certains clients ne veulent plus s'engager en centre-ville, ils préfèrent les quartiers environnants où ils pourront faire du shopping rapidement», dit-il.
Pour un autre vendeur, porte-parole d'une dizaine de commerces du marché couvert, la problématique des parkings et de la piétonisation doit être réglée pour faire prospérer le centre-ville. «Cet endroit commercial reste l'unique espoir pour nous ! Les commerçants du marché couvert ont tous conscience que de nouveaux projets sont nécessaires. Les autorités locales doivent penser à une vraie requalification du centre-ville pour le rendre plus accessible et plus pratique aux livraisons et au stationnement des véhicules car l'animation dans le centre-ville n'est plus ce qu'elle était. Il faut redorer le blason du c?ur de ville qui se paupérise peu à peu, il faut rendre les choses plus faciles pour les consommateurs», constatera-t-il. Leur appel sera-t-il entendu '