Tlemcen: Tourisme et développement local en question

Cerner dans un contexte local, régional et national, les enjeux, les faiblesses, les atouts et les éléments pouvant contribuer à la relance du tourisme culturel durable, tel est l'objectif du séminaire national organisé les 19 et 20 novembre, par l'école nationale des ingénieurs de la ville (ENIV), l'agence du tourisme «Conquête voyages» et le centre de l'étudiant I2E (UABT), sous le thème «Management et stratégie touristique au service du développement local». Lors de cette manifestation scientifique qui s'est déroulée au palais de la culture «Abdelkrim Dali», les différents intervenants ont souligné que le tourisme stimule l'activité d'autres secteurs tels les loisirs, l'artisanat local, les commerces, les transports, les services, notamment. Il impose aussi, selon eux, le développement d'infrastructures souvent indivisibles, comme les routes, aéroports, fournitures énergétiques, traitements des déchets et des eaux usées.En ce qui concerne la problématique du développement local, les participants ont insisté sur le tourisme qui doit avoir une importance véritablement stratégique pour l'économie du pays, avec la capacité de créer de la richesse et de l'emploi. En outre, ils ont mis l'accent sur la promotion du développement local, qui est le résultat d'un effort pour identifier, reconnaître et valoriser les ressources locales, d'explorer et de développer les potentiels, les vocations, les possibilités, les avantages comparatifs et compétitifs de chaque wilaya. Il y a eu donc un besoin de créer un plan stratégique national du tourisme, avec les mêmes lignes directrices pour toutes les parties prenantes dans le secteur du tourisme, ainsi que d'autres programmes. A ce titre, le professeur et ex-directeur du musée de Tlemcen, Brahim Chenoufi, a présenté une approche exhaustive sur la question de la valorisation des espaces publics. Se basant sur quelques visions et définitions à partir des thèses de chercheurs universitaires, M. Chenoufi a d'abord évoqué «les avantages importants du tourisme durable aux niveaux national et mondial». «Il est devenu le centre d'intérêt de tous les pays développés à travers le monde et contribue aussi au processus de développement grâce aux revenus matériels et non matériels des régions hôtes. Ainsi, l'organisation mondiale du tourisme cherche à promouvoir le développement dans le cadre de la croissance économique et environnementale. L'Algérie, malgré son grand potentiel touristique, est restée en déficit touristique avec ses exportations touristiques, en raison des pauvres investissements dans ce secteur. C'est le cas de Tlemcen, en dépit de sa richesse en la matière, les ressources patrimoniales souffrent de négligence et de dégradation». Poussant plus loin sa réflexion dans ce secteur, M. Chennoufi a souligné que «la valorisation du patrimoine consiste à faire connaître et à mettre un patrimoine architectural local, artistique et naturel en valeur dans le but de rendre le territoire ou le lieu plus attractif. L'objectif étant d'augmenter les flux touristiques…». Outre la diversité d'espaces publics, les éléments de valorisation et la conservation de la stratigraphie visant à donner une âme à la cité, l'intervenant s'est ensuite étalé sur la valorisation des espaces publics. A noter que lors de cette première journée, les professeurs et spécialistes ont abordé plusieurs concepts et lignes de recherche quant aux aspects du tourisme et au développement local. L'on peut citer «Le diagnostic touristique des villes touristiques : une phase indispensable pour le développement durable (cas de la ville de Tlemcen)» ; «Préservation et valorisation des sites et monuments historiques au service du tourisme local», «Attractivités territoriales au service du tourisme local» ; «Tourisme et développement durable» ; «Aménagement et embellissement des sites et des espaces touristiques pour une meilleure attractivité touristique» ; «Contribution des start-ups dans le développement du tourisme local» ; «Management des projets touristiques» ; «Tourisme balnéaire, développement durable et changement climatique» et «Tourisme saharien et de montagne».