La désertification est un phénomène mondial qui frappe durement bon nombre de pays. C’est une dégradation des sols dans les zones arides et subhumides sèches entraînant une perte progressive de la productivité du sol et l’amenuisement du couvert végétal conséquents aux activités humaines et aux variations climatiques.
Ce phénomène menace, de plus en plus, la santé et les moyens de subsistance d’un milliard d’individus, vivant dans plus de 100 pays, et qui dépendent du sol pour la plupart de leurs besoins. En Algérie, le Sahara s’étend sur plus de 2 millions de km², le patrimoine naturel et culturel, les infrastructures, les zones d’implantation et les systèmes oasiens sont menacés par l’ensablement, la salinité des sols, l’assèchement des sources et le dépérissement des palmeraies. Les écosystèmes steppiques qui couvrent plus de 30 millions d’hectares vivent sous une double menace, d’une part la surcharge d’un cheptel en constante croissance et d’autre part l’exploitation aléatoire et mécanisée qui conduit à la dégradation des sols fragiles. Hélas, ce fabuleux patrimoine s’est rétréci au fil des temps comme une peau de chagrin pour ne plus couvrir, aujourd’hui, qu’une partie infime du territoire national.
 Selon M. Abdelaziz Rabhi, directeur du Haut Commissariat au développement de la steppe, région ouest, «divers facteurs contribuent à la dégradation diffuse des ressources naturelles dans les régions sèches: les changements climatiques, un usage inapproprié de la terre et des mauvaises pratiques agricoles, une densité de population croissante, des pressions économiques et la modification des régimes fonciers.
 Face à la progression géométrique des sables, l’Algérie bien sûr, n’est pas restée les bras croisés. Une lutte de tous les instants est engagée, depuis l’aube de l’indépendance à ce jour, par tous les intervenants en vue de régénérer le tissu. Mais préserver la steppe de la désertification impose un effort colossal, allant de la mobilisation des eaux superficielles, à la régénération des parcours, en passant par le développement rural au profit des populations locales. L’ensemble des projets inscrits au titre du développement de la steppe s’étendront sur 23 wilayas, et sont confiés aux bons soins du Haut Commissariat au développement de la steppe (HCDS). Ces dernières années, à Tlemcen, les services du HCDS qui ont mené une lutte opiniâtre contre l’avancée du sable, ont accumulé de riches connaissances techniques et expériences dans la régénération de la steppe et la lutte contre la désertification. Ainsi, la haute plaine de Sidi M’hamed (Sidi Djillali) est devenue aujourd’hui, un exemple de succès remarquable dans cette lutte contre la désertification, et un travail remarquable a été effectué par cet organisme conscient de l’ampleur du phénomène. C’est ce qui est ressorti, lors de notre visite dans cette région steppique aride, qui commence à retrouver ses couleurs verdoyantes et reprendre vie, et ce, malgré la sécheresse qui sévit dans cette région sèche.
 En matière de mise en défens et des réserves pastorales, d’importantes opérations ont été menées par le HCDS. C’est ainsi que plus de 4.000 ha ont été régénérés et une superficie d’environ 10.000 ha a été mise en défens. Elles permettent aujourd’hui de maintenir un couvert végétal qui aide à lutter contre l’érosion éolienne, l’avancée des dunes de sables et la désertification d’une manière générale. Sur ce plan, M. Rabhi a indiqué que «le HCDS va renforcer son rôle et ses missions, et continuer la régénération des parcours par la mise en défens, la plantation fourragère et la création d’emplois permanents». Pour M. Rabhi, la technique de mise en défens permet la régénération des parcours. «Les périmètres mis en défens contribuent aussi à la richesse des communes qui les louent aux éleveurs à raison de 2.000 DA l’hectare». Ce même responsable a souligné que malgré les faibles précipitations pluviales enregistrées ces derniers mois (65% de moins que d’habitude), la sécheresse peut être gérée par une bonne utilisation de l’eau permettant une intensification de la production fourragère par plusieurs techniques, notamment par «épandage d’eaux des crues, un contrôle de l’avancée de la désertification et une multiplication de puits et de points d’eau». Ainsi, longtemps mise à mal par la sécheresse, la haute plaine de Sidi M’hamed, semble désormais présenter de nombreux signes de développement. Certes, il reste encore beaucoup à faire, mais les différents intervenants dans les programmes de développement destinés à cette région steppique, à leur tête le Haut Commissariat au développement de la steppe (HCDS) sont tous décidés à lui restituer ses lettres de noblesse.
Posté Le : 21/12/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Khaled Boumédiène