Des pans entiers d'un lieu hautement symbolique dans l'histoire de Tlemcen sont laissés à l'abandon au su de tout le monde sans que personne n'intervienne.
Il s'agit de Dar Soltane, des vestiges sous la mosquée de Sidi Boumediene datant de 1353, une résidence secondaire du Sultan mérinide Abou El Hassan à El Eubad. Il comprend une dizaine d'alcôves et de niches disposées autour de trois patios nouvellement restaurées à coup de milliards mais laissées, depuis, sans entretien.
Les restaurateurs ont, bien sûr eu l'intelligence de laisser transparaître les ornements de l'époque des Mérinides pour la postérité. D'un petit balcon, à l'entrée de la mosquée de Sidi Boumediene, les touristes nombreux cette année, peuvent contempler le panorama qui va jusqu'à Aïn Taqbalet mais aussi, Dar Soltane dont l'un des patios et le bassin (notre photo) victimes d'un laisser-aller flagrant. L'état désolant de ce lieu (sachet, pots de yaourt, épluchures de bananes et pastèque… à l'intérieur même de l'un des patios, presque un dépotoir d'immondices) offre un spectacle poignant pour les touristes connaissant le slogan de «Tlemcen, ville d'art et d'histoire», «C'est une honte de voir un tel site réduit à un vulgaire rebut» nous dira un visiteur venu de Blida qui expliquait à ses deux fils les repères de l'histoire algérienne.
Mais il n'y a pas que Dar Soltane qui récolte d'une mauvaise note en matière d'entretien et d'hygiène; c'est tout le village de Sidi Boumediene, très visité par les touristes algériens en cette période de l'année, qui échappe aux règles d'hygiène. Des monticules de détritus ont pris place ça et là dans les ruelles aux alentours de la Mosquée construite en 1328 et de la Medrassa Khaldounia édifiée en 1347. Plus haut, au bout d'une ruelle, en escalier, menant à El Bââl et Sid Tahar une décharge a été constituée par les riverains qui attendent que les services de la commune veuillent bien faire un tour dans le village. En vain.
C'est à croire que personne ne se sent concerné par cette atteinte au patrimoine du pays dont la déliquescence, grandeur nature, incombe à plusieurs actants. Sidi Boumediene qui est un incontournable en matière de tourisme patrimonial (historique et religieux) ne mérite pas cette totale démission, du moins ce laxisme. Pourtant, Tlemcen est en passe d'être la capitale de la culture islamique.
Posté Le : 07/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belbachir Djelloul
Source : www.lequotidien-oran.com