Exposée aux crues intenses et soudaines provoquées par des orages et des précipitations survenant dans les zones semi-arides des hauts plateaux, la ville de Sebdou est-elle condamnée à subir des inondations et montées des eaux particulièrement au niveau de l'oued qui traverse cette importante agglomération, située au Sud de la wilaya. Pour rappel, il y a cinq jours, des inondations ont été enregistrées au niveau de certains quartiers de Sebdou. Les sapeurs-pompiers ont dû mener de nombreuses interventions dans la nuit de mercredi à jeudi et les services techniques de l'APC de Sebdou, soutenus par les agents communaux de l'APC d'El Aricha, ont déblayé les ruelles touchées et ce, en présence des présidents d'APC de ces communes et du chef de la daïra de Sebdou. Pour sa part, le wali de Tlemcen, Youcef Bechlaoui, s'est rendu à deux reprises à Sebdou, pour suivre les interventions de secours et de nettoyage menées dans les secteurs inondés et rassurer la population et pour présenter le lendemain ses condoléances à la famille d'une victime, un homme de 59 ans qui a été emporté mercredi soir avec sa voiture par les flots de l'oued en crue, et retrouvé sans vie, le lendemain, dans le barrage de Béni-Bahdel.
Un spécialiste de l'hydraulique explique que Sebdou a été confrontée à des inondations destructrices, provoquées par les crues d'eaux pluviales provenant des régions steppiques situées au Sud de la commune. Si des mesures ne sont pas prises, ce phénomène d'aléa climatique continuera toujours de menacer les habitants.
«Aujourd'hui peut-être, ou alors demain ou la semaine prochaine? En automne 2024 ? Tôt ou tard, Sebdou sera à nouveau touchée », a prédit ce cadre retraité. Et d'ajouter : « les communes steppiques de Sebdou, El Aricha et El Gor sont des territoires à haut risque d'inondation subissant couramment les écoulements et épandages d'eaux torrentielles causant les montées des eaux de nombreuses zones inondables qui sont composées de lits d'oueds, de dayas et de piémonts de montagne qui favorisent l'accumulation d'éléments fins et d'eau. Ainsi, les habitants vivent sous la menace des inondations fréquentes, moyennes ou extrêmes », précise cet ingénieur.
Par ailleurs, les épisodes d'orages génèrent des inondations exceptionnelles le long du tronçon routier de la RN 22 reliant Sebdou à El Aricha, paralysant la circulation et entrainant des coulées de boue sur la chaussée notamment à proximité du lieu-dit Belhadji Boucif et El Aricha. Selon un ex-responsable de la direction des ressources en eau de Tlemcen, «des études détaillées doivent être effectuées pour l'exploitation de toutes les sources de données permettant d'évaluer et de caractériser, à l'échelle communale et intercommunale, les populations et les habitations bâties le long des cours d'eau et exposées au risque d'inondation». Et d'ajouter: «il faudrait recenser toutes les zones urbanisées anarchiques et zones rurales inondables ou à risque, pour dégager les solutions adéquates permettant la prédiction et la prévention de tels événements. Pourquoi ne pas aménager aussi des bassins de rétention, pour éponger au maximum les crues se déversant sur les sols des zones steppiques inondables. Il s'agit également de démolir les constructions illégales qui empêchent ou contrarient l'écoulement, élargir le lit des oueds et tenter de retrouver le fonctionnement naturel des cours d'eau. Au chapitre prévention, tout plan directeur d'urbanisme conçu dans ce type de communes doit tenir compte des zones inondables. Et tout permis accordé pour une construction nouvelle en zone inondable doit désormais être soumis à l'avis d'un comité des risques urbains installé par l'APC».
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Posté Le : 10/07/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com