Qui aurait cru un jour à la renaissance de cet espace vert, laissé à l’abandon, depuis des décennies?
C’est aujourd’hui chose faite, il a fallu attendre l’année 2018 pour que des initiatives audacieuses soient prises, afin de réhabiliter les espaces verts du Grand Tlemcen.
Revenons un peu à l’histoire d’El Hartoun, qui a fait rêver toute une génération dans les années 60 et 70. Construit à la fin du 19e siècle (en 1884) par le Génie militaire de l’armée coloniale, cet espace était la chasse gardée des notables français, on organisait à l’époque beaucoup de cérémonies et de bals, lors des fêtes du calendrier grégorien.
La pépinière est restée intacte et bien entretenue au lendemain de l’indépendance, de même que le jardin public, qui surplombe le Grand Bassin. Tous les lycéens des années post-indépendance se souviennent, avec une certaine émotion, de ce jardin, on se mettait en groupe pour préparer les examens du BEPC et des deux parties du bac, à l’ombre des platanes, qui s’élevaient haut dans le ciel de ce quartier Est de la ville. On peut avancer sans exagérer que la réhabilitation de la pépinière relève d’un vrai miracle et pour cause, lors de ces dernières décennies l’endroit était devenu un terrain vague, où tous les aventuriers se donnaient rendez-vous pour s’adonner à des beuveries et à des agressions en plein jour. Les choses se sont aggravées durant la décennie noire et des citoyens avaient même l’intention de vendre leurs maisons avoisinantes.
La récupération de cet espace public a redonné le sourire aux riverains et a même boosté la valeur de l’immobilier dans ce quartier résidentiel. La remise en valeur de ce «green lab», qui s’étend sur 5 hectares, a nécessité une enveloppe de 75 milliards de DA et abrite plus de 150 espèces de plantes et arbustes; la municipalité de Tlemcen envisage de rénover aussi le laboratoire botanique pour le mettre à la disposition des étudiants pour la préservation du patrimoine floralies. A noter que l’irrigation se fait de manière automatique et fonctionne à l’énergie solaire.
Il reste bien entendu à préserver ce nouveau patrimoine pour les générations futures. Beaucoup de nostalgiques ont exprimé leur joie de redécouvrir l’endroit de leur jeunesse à Tlemcen, c’est le cas de Mehdi, résidant au Canada, qui par la magie d’internet a pu «revisiter» ce qu’il comparait à l’époque à la «Promenade de Letang» d’Oran.
Beaucoup d’artistes, de poètes, de Medahhate sont passés par la pépinière, mais, s’il y a quelqu’un que les tulipes d’El Hartoun ont inspiré c’est bien le grand maître de la chanson oranaise, le défunt et inoubliable Ahmed Wahbi, qui avait un faible pour la capitale des Zianides: il suffit d’écouter l’une de ses chef-d’œuvre L’Ourit…l’Ourit.
Quand les premiers frissons commencent à déshabiller la nature, du côté d'El Hartoun, c'est encore le printemps, tout est encore vert. ceux qui ont pris l’initiative de redonner une seconde vie aux espaces verts de Tlemcen ont eu la main heureuse.
«Heureux, celui qui a planté un arbre avant de partir.» (V. Hugo).
M. Zenasni
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Posté Le : 21/03/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : M. Zenasni
Source : LeSoirdAlgerie.com du mardi 19 mars 2019