L'agriculture
constitue vraisemblablement le secteur le plus à même de créer rapidement des
emplois. En fait, lorsqu'on observe la croissance des villes et la forte
demande alimentaire qui en est issue, il est facilement compréhensible qu'il y
ait un grand potentiel de croissance endogène. Une aubaine pour contribuer à
résoudre le problème du chômage, en déduit-on rapidement. Or, de nombreux
exploitants se plaignent de la rareté de la main-d'Å“uvre pour leurs travaux
agricoles. Dans de nombreuses régions de la wilaya de Tlemcen, l'agriculture
repose sur de petites exploitations familiales dont l'unité socioéconomique de
base est le ménage. Le nombre moyen d'actifs agricoles par ménage est de 2 à 4
personnes. Les travaux agricoles sont essentiellement manuels (dessouchage,
défrichage, labour, faire les billons et les buttes, sarclage, semi, épandage
d'engrais, récolte, séchage, etc.), l'utilisation de la traction animale et de
matériels adéquats étant négligeables. Ces derniers jours, dans les communes de
Zenata et Ouled Riah (daïra de Hennaya), les exploitants agricoles sont
confrontés au problème de la pénurie de main-d'Å“uvre qui entrave
l'accomplissement de la récolte du petit pois. Plusieurs fellahs de cette
localité, réputée pour la production de cette légumineuse particulièrement
goûteuse et productive, et considérée comme la «viande du pauvre», ont
d'ailleurs ouvertement exprimé leurs craintes à notre journal. «Depuis
l'accident dramatique survenu, récemment, aux jeunes neuf femmes de Koudia qui
se déplaçaient à Ouled Riah pour récolter le petit pois, nous déplorons une
grave pénurie de main-d'Å“uvre», affirme un petit exploitant d'Ouled Riah.
Pourtant, la récolte est faite par les manÅ“uvres à 1.200 DA/jour. Ce manque
réel de main-d'Å“uvre agricole est présenté comme étant un problème crucial, un
frein important à la production. «Devant cette situation, nous avons mobilisé
nos épouses, nos enfants et nos collatéraux pour la récolte de cette année qui
nous a vraiment submergés», ajoute-t-il. Selon un cadre des services agricoles,
il existe des raisons matérielles et immatérielles du déficit de la
main-d'Å“uvre agricole. «L'agriculture est un emploi difficile et dégradant, et
le travail de la terre est mal rémunéré. En plus, Il y a un manque de politique
de l'emploi agricole», explique-t-il. Il faut, ajoute ce cadre, décrire le
profil de la main-d'Å“uvre agricole, analyser les conditions de travail (outils,
équipement, logement, rémunération, etc.) des travailleurs agricoles, faire
l'état des lieux sommaire en matière de politique de l'emploi agricole, dégager
les possibilités, opportunités et contraintes de création d'emplois agricoles
dans le contexte de développement de filières. Pendant la campagne agricole et
surtout lors des périodes de pointe des travaux, au niveau de presque tous les
ménages agricoles, les actifs familiaux sont débordés par les travaux
champêtres. Ils n'arrivent pas à réaliser les différents travaux à temps,
ceux-ci font appel à la main-d'Å“uvre qui reste difficile à trouver. Un autre
fellah de la localité nous raconte: «La pénurie de la main-d'Å“uvre n'est pas si
alarmante, mais c'est le manque d'argent qui est le véritable problème et qui
est lié aux faibles prix de nos produits sur le marché. Les exploitants qui ont
des moyens ne souffrent pas de la main-d'Å“uvre agricole».
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Posté Le : 09/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com