Algérie

Tlemcen Ramadan, un mois de piété malgré tout



Le Ramadan coïncide cette année avec larentrée scolaire, ce qui contraint un peu plus les budgets des ménages, du faitdu coût combiné des fournitures scolaires et des prévisions du mois saint.Mais, à Tlemcen, les petits faits et gestes qui font l'atmosphère ramadanesqueont déjà commencé. Comme pour les précédents Ramadans, les familles ont entaméleurs préparatifs pour ce mois sacré. Un mois où le changement dicte sa loi.L'exception n'est pas dans le jeûne en lui-même du lever au coucher du soleil,mais plutôt dans son impact sur la vie sociale et économique. Tout commence parces commerces qui poussent comme des champignons à chaque coin de rue et dansles marchés populaires.Avant, les Ramadans se suivaient et seressemblaient. Ce Ramadan-là ne sera pas comme les autres. Certes, il y auracomme toujours, toutes les senteurs, toutes les couleurs, toutes les pyramidesde gâteaux sucrés, les rangées de vendeuses de galettes et de crêpes, les coupsde gueule et les empoignades des fumeurs en manque, mais, pour ce Ramadan onglosera sur la valse des étiquettes. La pomme de terre, légume sacralisépendant le mois sacré enregistre des prix records cesderniers jours. Elle sera, une fois encore, à l'honneur. La consommation batson plein au mois de ramadan. Des épices, aux viandes rouges, aux produitslaitiers, à la vaisselle en passant par l'électroménager, les familles cassentleurs tirelires. Un véritable budget pour un mois qui vaut bien des sacrifices.Hadj Omar, âgé d'environ soixante ans etpère de 6 enfants nous déclare, à la veille de ce mois «cette année, la haussegénéralisée des produits de consommation, nous met à rude épreuve. Les famillesdoivent se livrer à des exercices budgétaires délicats pour gérer cettesituation», et d'enchaîner «la rentrée scolaire rend les choses encore plus compliquées.Mais que faire devant cette saignée des prix? Se demande Hadj Omar. «Ceux quipossèdent suffisamment n'ont pas de soucis à se faire. Les autres, chacun sedébrouille comme il peut pour jeûner, même si les moyens financiers sontlimités». Ses préoccupations sont partagés par ungrand nombre de citoyens. Les ménagères n'en peuvent plus, les prix des légumesflambent, à un point tel que nombre de familles préfèrent aujourd'hui se passerdu frais pour se rabattre sur les légumes en conserves.Abdelkader, a 46ans, il est vendeur de légumes depuis son enfance. Son étalage du marchécouvert à Tlemcen abonde en toutes sortes de légumes et de fruits. Pourtant, laclientèle ne semble pas se bousculer. «Les gens achètent de moins en moins delégumes ces derniers temps, et je les comprends», déclare-t-il outré lui-mêmepar la cherté des marchandises qu'il propose. Mohamed, jeune retraité qui seprépare pour la Omrapendant le Ramadan, nous explique lui aussi que «lejeûne est acte que tout musulman doit honorer car il fait partie des piliers del'islam. le Ramadan ne veut pas dire faim et soif,c'est aussi le retour vers les valeurs islamiques, car comme le dit Dieu, c'estle mois le plus béni du calendrier musulman, il ne faut pas oublier que c'estdurant ce mois que le Saint Coran a été révélé au Prophète Mohamed (PSL)».Dr Arbaoui du service Gastr du CHU deTlemcen, nous indique de son côté que «les malades doivent, durant ce moissacré, respecter les consignes de leurs médecins». Le diabète et le jeûne nefont pas bon ménage. Selon M. Arbaoui, le diabète étant une pathologiedifficile à équilibrer au quotidien, «la pratique du jeûne est fortementdéconseillée. Cependant, si une personne diabétique non insulino-dépendant veutmalgré tout jeûner pendant le mois de Ramadan, pour des raisonssocioculturelles ou religieuses, elle doit se faire dans les meilleuresconditions possibles. Les diabétiques doivent être soumis à une surveillancemédicale régulière afin de détecter toute complication aiguë susceptible de lescontraindre à interrompre le jeûne». Dr Arbaoui recommande également que lesjeûneurs ne doivent pas manger jusqu'à satiété sans oublier de manger beaucoupde boissons et de fruits, il insiste sur le sommeil. «Il faut au minimum dormirsept heures par jour «ajoute-t-il.


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