Algérie

Tlemcen: Qui se souvient de Chaib Megherfi '



Qui se souvient de Chaib Megherfi (1926-2007), le premier maire de la commune de Hennaya ' Il fallait avoir un grand courage pour diriger l'hôtel de cette ville durant les premiers mois de l'indépendance de l'Algérie et se consacrer dans des conditions inédites à sa commune, profondément marquée par le traumatisme de la guerre et ses nombreuses séquelles et ce, à l'instar de toutes les communes au bord du chaos au lendemain de l'indépendance du pays. Réputé pour son nationalisme et comme un homme bienfaiteur et proche des gens, Chaib Megherfi était une personnalité importante de sa ville et le dirigeant légitime capable de présider aux destinées de la première municipalité de Hennaya. Il s'est investi pour accompagner une population très durement éprouvée, afin de bâtir la collectivité territoriale de base de l'Etat à cette époque. Pour tous ceux qui le connaissaient, c'est surtout sa fibre patriotique qui l'a amené à se faufiler dans l'administration française pour la cause nationale et pour guetter de près les agissements nuisibles des colons français commis avec atrocité sur la population en débutant sa vie au sein de la municipalité de la mairie de la commune de Hennaya. « Il tenait coûte que coûte par sa volonté à défendre et de promouvoir son village natal. Son idéologie nationaliste était empreinte d'une volonté de manifester une prise en considération des sacrifices subis par de nombreuses familles de Hennaya, Khémisti, Merazga, Melilia, M'kacem, Ain Hadjar et Sekkak, qui ont souffert des atrocités et de la répression de l'armée française et des colons », indique B. Chaib. Selon B. Drici, « Chaib nouait de grandes relations avec les moudjahidine de la région ». Il citera si Nacer Bouizem Mokhtar, Si Affane Guezzane, Si Rabie de Béni-Mester, Si Lakhdar El Ouahrani. Son nationalisme dénote, par ailleurs, une conscience pour l'intérêt public sur la base de valeurs communes. A vrai dire, dès son investiture à la tête de la mairie de Hennaya, Chaib Megherfi s'est heurté à une situation catastrophique léguée par l'administration coloniale, en raison du manque flagrant de l'encadrement administratif et technique et des finances très maigres de la mairie. Des problèmes touchaient pratiquement tous les secteurs de l'éducation (manque d'écoles, collèges et lycées et baisse de scolarisation), santé (maillage médical inégal et surtout très insuffisant en zone rurale), travaux publics (manque d'infrastructures routières urbaines et rurales), environnement, culture, agriculture (les fellahs étaient réduits à une agriculture de subsistance) et aussi l'absence de protection sociale pour les familles fragilisées et pour les personnes handicapées.Sur le plan économique, les déséquilibres sont particulièrement forts. Son fils Boucif, médecin, précise que «mon père, malgré une situation compliquée sur tous les plans, a expédié les affaires municipales courantes après le départ des Français laissant l'édifice municipal en ruines ». Il convient de signaler que, dès l'indépendance, l'exécutif provisoire va mettre en place des délégations spéciales (conseils restreints nommés). Elles seront refondues après le décret du 16 mai 1963 qui a opéré une profonde réforme territoriale, ramenant de 1578 à 632 le nombre des communes, ultérieurement porté à 676, afin de tenir compte de la nouvelle répartition du peuplement et surtout dans le but de réunir des moyens. Mais, un nouveau découpage du territoire a été décidé par les pouvoirs publics par la suite sur la base des ambitieux projets fixés pour les collectivités locales du code assigné aux communes du pays, pour résoudre le sous-développement.
Le grand mécène de Hennaya a contribué ensuite par ses bonnes relations, à la création de la zone d'activités de Hennaya, la réalisation d'une nouvelle déviation du tronçon routier de la RN 22, pour éviter les accidents fréquents survenus lors du passage des nombreux véhicules par le centre-ville. «Hadj Chaib était une personne aimable, généreuse et humaine. Je me rappelle à chaque fête de l'Aïd el Adha, il chargeait plein de camions de moutons, pour les distribuer aux familles pauvres et aux orphelins, avec ses fils Boucif, Brahim et Hadj», affirme son ancien voisin Benamar Khelloufi du quartier Derb Lagha.


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