Tlemcen: Pourquoi l'enseignement des maths est en perte de vitesse

Le coordonnateur marocain du Laboratoire euromaghrébin des mathématiques et de leur interaction, le Pr. Najib Khalil, a appelé, hier à Tlemcen, les équipes des mathématiques appliquées de Tunisie, du Maroc et d'Algérie et européennes (France, Espagne et Italie) à mettre leurs moyens en commun pour permettre à certaines disciplines des mathématiques d'avancer et afin de créer une masse critique, capable de proposer des sujets de thèses, encadrer les jeunes chercheurs à travers le Maghreb et d'alimenter la séance mathématiques par de nouvelles méthodes et approches innovantes. Intervenant en marge de la 9e édition du colloque «Tendances dans les applications mathématiques », qui s'est ouverte hier au niveau du palais de la culture Abdelkrim-Dali de Tlemcen, le professeur de l'Ecole nationale supérieure des mines de Rabat a précisé que « la recherche et l'enseignement des mathématiques sont en perte de vitesse en général dans le bassin méditerranéen mais dans le Maghreb en particulier, même s'il y a un regain d'intérêt, par exemple chez les filles pour les mathématiques, il y a un rejet de plus en plus important des mathématiques au profit des métiers d'ingénieur et des métiers commerciaux, à cause de la non-rémunération de l'effort des mathématiciens de niveau élevé, le manque d'opportunités, l'absence de métiers de chercheurs notamment dans les entreprises maghrébines qui ne sont pas encore ouvertes aux métiers des mathématiques ». Il faut souligner que cette rencontre scientifique de deux jours, qui a vu la présence de l'ex-recteur de l'université de Tlemcen, le Pr. Noureddine Ghouali, a permis aux chercheurs algériens et étrangers de mettre en exergue les différents travaux de recherche autour des thèmes d'actualité en mathématiques appliquées.Outre le privilège de participation accordé plus particulièrement aux jeunes chercheurs et doctorants maghrébins, qui ont saisi cet espace d'échanges pour présenter leurs travaux de recherche, les communications et les mini-symposiums présentés durant la première journée sont d'un niveau scientifique conforme aux normes d'excellence internationale. Selon le Pr. Belkacem Benguella, doyen de la faculté des sciences à l'université de Tlemcen, ce colloque maghrébin est organisé tous les deux ans, à tour de rôle, en Tunisie, Algérie et Maroc. Après Rabat (2003), Tunis (2005), Alger (2007), Kenitra (2009), Sousse (2011), Alger (2013), Tanger (2015) et Hammamet (2017), cette 9e édition se déroule à Tlemcen et ce, sous la présidence d'honneur du Pr. Boucherit Kebir, recteur de l'université de Tlemcen. Dans sa communication intitulée « Différentes approches pour la résolution de problèmes anisotropes », le Pr. Benoît Perthame de l'université de la Sorbonne de Paris a évoqué quelques équations sur les biomathématiques. « Les équations de la physique mathématique sont nombreuses et servent de principes de base à la physique. La plus connue est bien entendu le principe fondamental de la dynamique qui s'exprime par les équations de Newton. Les équations de Navier-Stokes, Maxwell, Boltzmann ou Schrödinger illustrent les principes fondamentaux de la physique des fluides, de l'électromagnétisme, des gaz dilués ou de la mécanique quantique », a-t-il indiqué. Lui succédant, le Pr. Mostafa Adimy (INRIA/France) a fait une introduction aux équations à retard en dimension finie. Selon le conférencier, « l'objectif est de se familiariser à la fois avec les modèles à retard et aussi avec les outils mathématiques qui permettent de les étudier ». Sa présentation s'est articulée sur plusieurs chapitres traitant de l'origine des équations à retard, les équations à retard connues en automatique, la théorie du contrôle, la dynamique de populations, la propagation d'une maladie contagieuse, la dynamique cellulaire, le modèle logistique, les modèles proie-prédateur de Volterra, le modèle de type Lotka-Von Foerster, l'équation de Glass-Mackey, etc.
Plusieurs autres conférences et communications seront présentées par les participants notamment sur les équations aux dérivées partielles, les méthodes numériques et calcul scientifique, le calcul stochastique, les statistiques, les mathématiques financières, le contrôle, optimisation et contrôle optimal, les problèmes inverses, les systèmes dynamiques et l'analyse mathématique et numérique des applications de traitement d'images « Big Data » et «Data Sciences», les sciences du vivant, la propagation d'ondes et la mécanique des fluides et des structures.