Les pluies torrentielles qui se sont abattues ce week-end sur la région de Tlemcen ont entraîné des crues d'eau dans les routes et rues ainsi que dans des oueds de plusieurs communes, a-t-on constaté.Ainsi, des crues d'eau importantes ont provoqué une élévation du niveau d'oued Sekkak, situé à 10 kilomètres à l'ouest d'Amieur ainsi qu'une paralysie du trafic sur le chemin de wilaya n°45, en raison des débordements d'eaux sur le pont surbaissé qui enjambe cet oued, ce qui a suscité une grande panique parmi des automobilistes qui craignaient d'être emportés par les flots au passage de cet ouvrage busé, mal conçu et sous-dimensionné. «A chaque averse, ce pont qui remonte à la période coloniale est envahi par de fortes crues d'eau qui charrient des troncs d'arbre, des galets, des boues et des roseaux arrachés à l'amont par le cours d'eau de Oued Sekkak, ce qui provoque l'obturation des buses de cet ouvrage archaïque, et diminue fortement ses capacités d'écoulement», a expliqué M. Rahou, ancien producteur d'agrumes de cette région agricole. Et d'ajouter : «tous les automobilistes notamment des agriculteurs qui veulent regagner leur domicile sont bloqués de part et d'autre de ce petit ouvrage de franchissement controversé. Les écoulements d'eau montent carrément au-dessus du pont ! Ces torrents représentent une menace à cause de leur caractère imprévisible, de leur vitesse et de leur fort pouvoir de transport de matériaux car en plus de la crue liquide se joint une crue solide. Beaucoup de camions lourds et de tracteurs circulent sur cet axe routier dégradé et mal entretenu surtout avec la cueillette des oranges dans les nombreux champs avoisinants ! Nous lançons un appel aux responsables concernés pour la construction d'un ouvrage d'art en extrême urgence car ce pont étroit représente une vraie menace pour notre sécurité et nous cause d'énormes désagréments».
Selon un hydraulicien, «la vallée de Sekkak dispose de nombreux bassins versants qui génèrent d'importantes crues sous l'action des précipitations plus ou moins intenses». «Les apports d'eau qui se concentrent dans le cours d'eau de Oued Sekkak entraînent l'affouillement, l'érosion, voire le déracinement d'arbres, des détritus et matériaux, parfois de grande taille, tels que des blocs rocheux de plusieurs mètres cubes arrachés des berges dont l'accumulation peut facilement boucher les buses de ce pont servant au passage des centaines d'automobilistes des communes d'Amieur, Bensekrane, Sidi-Abdelli, Ain Youcef et Hennaya. Ces crues qui se déversent dans le barrage de Sekkak sont donc particulièrement dangereuses, y compris pour les troupeaux de bétails qui traversent quotidiennement ce petit pont. Se trouver sur un ancien ouvrage pour un certain niveau de crue peut donc augmenter le risque si l'ouvrage cède ou si l'eau dépasse le niveau prévu», explique la même source.
«Même en temps normal nous sentons un grand danger pour nous et pour nos biens lorsque nous traversons ce pont qui peut céder à tout moment. L'inondation peut survenir brutalement, soit par rupture du pont, soit par surverse et le débordement par-dessus du pont conduisant très souvent à une rupture ! », a alerté M. Tizaoui, un autre agriculteur qui détient une vaste parcelle dans cette zone agricole, soulignant qu'à chaque fois que cet incident arrive ce sont des agriculteurs qui interviennent eux-mêmes pour affronter les crues avec une pelle hydraulique.
Selon nos informations, l'ex-directeur des travaux publics avait préparé tout un dossier (une fiche technique), soit pour le confortement de cet ancien ouvrage ou pour la construction d'un nouvel ouvrage d'art.
A noter que la même situation est signalée sur la RN 22 reliant Terny à Sebdou où une des crues violentes a bloqué jeudi dernier la circulation, seuls les poids lourds ont pu franchir la chaussée inondée.
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Posté Le : 20/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com