Des parpaings et des pierres, des morceaux de béton et de plâtre, des tôles et des ferrailles, des tuyaux de PVC, des tas de déblais et des gravats divers après l'achèvement des travaux de construction de bâtiments, équipements éducatifs et de santé, plateformes industrielles et commerciales ou de voirie et réseaux divers (VRD) dans la wilaya de Tlemcen.
Les décharges sauvages sont devenues un paysage habituel. Un véritable fléau dû à la cupidité de certains entrepreneurs et à l'inaction des autorités locales, des élus et des services de l'urbanisme, de la construction et de logement.
Après la démolition partielle ou totale de bâtisses ou la plupart des travaux d'aménagement extérieurs ou intérieurs, la question de se débarrasser des gravats se pose. Ces situations d'abandon des gravats de chantiers sur le bord des routes et dans des terrains et espaces urbains ou isolés sont décriées par des habitants.
A Marsat Ben M'hidi, des gravats s'entassent toujours à quelques mètres du camp de vacances de la Cnas dans le grand quartier de M'kam, situé sur les hauteurs de cette cité frontalière.
Ces déchets qui irritent les riverains ont été déposés par une entreprise de travaux publics dans un terrain vague et ce, après l'achèvement, cet été, des travaux de décapage des sols et d'épandage du béton bitumineux dans les rues de ce groupement d'habitat qui compte des dizaines d'habitations individuelles et collectives.
Selon plusieurs habitants qui résident dans ce quartier, l'entreprise qui devait procéder au chargement de cette montagne de gravats et de déblais de cet endroit après la fin des travaux de terrassement et de bitumage a plié bagage et transféré tous ses engins et équipements de travaux publics vers un autre chantier dans la localité de Bider (commune d'Arbouz), ce qui accentue la colère de ces riverains.
« Regardez ces énormes quantités de gravats, elles sont toujours là! Où sont les responsables concernés? Pourquoi ont-ils laissé l'entreprise filer alors qu'elle devait évacuer ses gravats déposés dans cet espace après les travaux? Elle veut faire des économies sur notre dos en abandonnant des gravats volumineux!», peste Noureddine, un habitant de M'kam.
Son voisin, Mustapha, souligne de son côté que «le problème, c'est que certains habitants de ce quartier jettent eux aussi leurs gravats encombrants dans cet espace domanial qui devait servir de terrain d'assiette à un projet de groupement scolaire. Ils y déposent plastique, tissus et gravats de tous genres. On aimerait bien que cette enclave soit aménagée en un espace vert ou terrain de jeux pour nos enfants au lieu de la bâtir ».
La même situation est vécue par les riverains de la zone sud de la ville de Hennaya. Des tas de gravats sont abandonnés derrière le cimetière de Chouhada et ce, après l'achèvement des travaux de construction des dizaines de logements sociaux et participatifs implantés sur le nouveau POS de Hennaya.
L'histoire commence il y a plus de cinq ans. «Je voyais tous ces gravats s'accumuler derrière le cimetière des Martyrs, et je me disais qu'on ne pouvait pas laisser faire ça », raconte Becheleghem Driss. Le résident de Hay Larbi Ben M'hidi, employé dans une entreprise de travaux hydrauliques, poursuit: «J'ai tapé à toutes les portes des responsables pour stopper ces entrepreneurs qui déposaient à longueur de journée leurs gravats en toute quiétude! J'étais vraiment en colère, j'ai même contacté l'ex-wali Saci Ahmed qui est tout de suite intervenu. Malheureusement les entrepreneurs ont continué à jeter leurs déblais et leurs déchets une fois ce responsable parti».
Les autorités locales de Hennaya doivent mettre en demeure tous ces chefs d'entreprises pour les enjoindre à évacuer leurs tas de gravats de cet endroit.
Photo archive pour illustration de l'article ajoutée par Akar Qacentina
Khaled Boumediene
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Posté Le : 12/10/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : Le Quotidien d'Oran du lundi 12 octobre 2020