Algérie

Tlemcen: Les conflits conjugaux en question



L'imam peut aider au règlement des litiges conjugaux dans la société algérienne. Il est en mesure de contribuer à la conciliation des époux qui nourrissent une animosité l'un contre l'autre et d'atténuer le phénomène social des conflits entre familles, qui a pris de l'ampleur ces dernières années. Au cours d'une journée d'études organisée hier au centre culturel islamique de la cité administrative de Mansourah par la direction des affaires religieuses et des Wakfs de la wilaya de Tlemcen en collaboration avec le tribunal administratif de Tlemcen, cette question de conflits familiaux et de divorce contentieux ou par consentement a été examinée sous tous ses aspects législatif, juridique et social en vue de mieux rapprocher les visions entre les magistrats (acteurs légaux) et les imams (acteurs religieux) et trouver des mécanismes et moyens permettant de préserver la cohésion de la famille. Selon le commissaire d'Etat du tribunal administratif de Tlemcen, Benaouda Nasreddine, il ne s'agit nullement de se substituer à la justice ou d'imposer un système de justice parallèle pour juger des conflits familiaux, mais plutôt une rencontre ordinaire offrant un cadre scientifique et de débat entre les acteurs de la Charia, et professeurs de droit sur les litiges familiaux (divorce, héritage) et sur les procédures de résolution suivies.Le juge a le monopole du traitement des conflits conjugaux. Concernant les enfants, en général, que ce soit pour la question de la garde ou encore de la pension alimentaire, ce sont les tribunaux qui sont exclusivement compétents pour trancher tout litige entre les parents ou entériner les accords passés entre ces derniers.
A cette occasion, le directeur des affaires religieuses et des Wakfs de la wilaya de Tlemcen, Amrani Bedreddine, a mis en relief dans son allocution, les dimensions principales et secondaires du rôle des hommes religieux dans la résolution des litiges conjugaux et héritiers et pour venir en aide aux familles qui s'entredéchirent. Soulignant l'influence de l'imam dans la vie spirituelle et sociale des fidèles, M. Amrani a appelé les imams responsables des prières collectives ainsi que des mosquées de quartiers à redoubler leurs efforts en vue de semer l'amour et l'entente entre les familles et réconcilier les couples entre eux, pour anéantir toute forme de discorde et de haine qui divisent la société. Selon l'orateur, près de 964 affaires de conciliation ont été traitées par le conseil de conciliation relevant des affaires religieuses et des Wakfs.
Plusieurs communications ont été présentées lors de cette rencontre. L'on peut citer : « La conciliation des individus dans la Charia (voie) islamique » (Bekhiti Belfadl, président du conseil de conciliation), « la conciliation et la Loi » (Moussouni Abderrazek, avocat), « arbitrage et conciliation des individus, une nécessité sociale et un devoir religieux » (Ayad Abdelkader, membre du conseil de conciliation), « la conciliation sous l'angle social » (Abbes Redouane, chercheur en anthropologie), « les procédures de conciliation dans le code de la famille » (Memchaoui Hafssa, avocate) et « les méthodologies de conciliations des individus » (Sebbahi Mohamed, membre du conseil scientifique). A noter que cette journée sera clôturée par des recommandations formulées au cours d'ateliers organisés aux participants.


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