Algérie

Tlemcen: Les confiseurs-artisans reprennent du service, rush sur la Zlabia



Finalement, la fédération nationale des professionnels de la confiserie artisanale a obtenu l'autorisation de reprendre ses activités pour servir en ce mois de Ramadhan tous les clients et petits revendeurs de la Zlabia, la Chamia et le Makrout (appelé aussi banane). Au début, plutôt inquiets par le confinement, les confiseurs-artisans sont aujourd'hui soulagés par cette décision inattendue et sont au rendez-vous en ce Ramadhan. Pour la majorité des confiseurs de Tlemcen, reprendre cette activité qui repose sur l'habileté manuelle et la minutie des mélanges transmis de génération en génération « est un plaisir », comme s'ils revenaient à un repère, une bonne vieille habitude. « Nous sommes très heureux de commencer à travailler ! Sincèrement on ne croyait pas beaucoup à la reprise de notre activité en cette période de confinement qui coïncide avec ce Ramadhan qui ressuscite et ravive nos rituels, nos traditions et nos valeurs culturelles ancestrales », indiquera Abdelhafid, un confiseur spécialisé dans la production de la Zlabia à Blass El Khadem, un quartier situé au c?ur du centre-ville de Tlemcen.Pris de panique par cette autorisation annoncée par les pouvoirs publics à la dernière minute, les confiseurs artisanaux de la ville se sont hâtés pour effectuer leurs approvisionnements en farine, sucre, ?ufs, huile et semoule, des produits essentiels à la fabrication de la Zlabia, la Chamia et le Makrout. Nul étonnement, dès ce vendredi, premier jour de Ramadhan, les files d'attente de personnes s'allongent sur plusieurs mètres devant les boutiques de confiserie artisanale. « Le grand rush enregistré sur ces produits dès le premier jour de ce Ramadhan s'explique par le fait que nos clients n'ont pas dégusté depuis longtemps ce genre de produits. C'est aussi que ces produits sont particulièrement prisés le mois de Ramadhan par les familles qui affluent en un seul coup avant le confinement qui commence à 17 heures », ajoutera Abdelhafid.
Bien que la Chamia soit fabriquée de manière artisanale depuis longtemps dans la capitale des Zianides, Sordo reste l'un des premiers à la populariser principalement à Blass El Khadem et à la rue de Paris où il servait sa délicieuse Chamia avec et sans amendes ou noix. Tous les habitants de Tlemcen se rappellent de la qualité supérieure de ses produits. « C'était un commerçant dans l'âme et passionné par son métier ! Il avait le sens du contact aux clients et savait présenter des produits uniques en leur genre. Il faisait également preuve de créativité lorsqu'il s'agit de personnaliser les produits, d'inventer de nouvelles recettes ou de proposer des innovations. Bref, les gens du métier comme lui, il y en a plus ! », raconte Hadj Bendimerad, son voisin du quartier. Mohamed Boutaleb, un autre confiseur-artisan de Hennaya, qui perpétue de père en fils cette tradition, indique : « Je tiens tout d'abord à remercier notre fédération nationale qui a réussi à convaincre les pouvoirs publics pour la reprise de nos activités. Les confiseurs-artisans se réjouissent d'avoir repris leur boulot pour nourrir leurs familles mais aussi pour servir leur clientèle même s'ils sont confrontés en ce mois sacré de Ramadhan à une rupture de stock de la semoule. Certains confiseurs n'ont pas eu le temps de louer des garages ou des boutiques pour fabriquer leurs produits. En plus, ils sont obligés de faire appel à une nombreuse main-d'?uvre pour satisfaire la clientèle et les nombreuses commandes des petits revendeurs. Moi personnellement cela fait plus de 20 ans que j'exerce ce métier que j'ai hérité de mon défunt père. C'est un métier pénible». Il faut, par ailleurs, rendre hommage à un autre confiseur-artisan décédé à Hennaya. Il s'agit de Hadj Mohamed Hamsi, appelé aussi « Bouhaloui », qui avait un savoir-faire particulier et des connaissances techniques sur ce métier de friandises qu'il exerçait en famille à l'ex-marché de fruits et légumes de la ville de Hennaya.


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