Cela fait maintenant plus d'une semaine que les commerces de Derb Sidi-Hamed, El Kissaria, Bab El Djiad, la Rue Basse et Blass El Khadem, ont baissé rideau sans vraiment savoir quand ils pourraient rouvrir leurs portes. La crise sanitaire du Covid-19 touche durement ces nombreux petits commerçants, qui ne savent plus où donner de la tête. Ces pères de famille, propriétaires de boulangeries - pâtisseries, boucheries, restaurants et cafés et vendant des vêtements et produits manufacturés (non-alimentaires), organisent à chaque fois des sit-in devant le siège de la wilaya, pour exiger l'annulation de l'arrêté de fermeture de leurs locaux et demandent aux autorités de la wilaya de les autoriser à reprendre leurs activités. «Cela fait trois fois que nous nous rassemblons devant la porte de la wilaya mais personne ne veut nous recevoir ou nous écouter ! A la wilaya, ils nous orientent vers les services de commerce pour exposer ce problème, mais ces derniers nous affirment qu'ils ne peuvent rien faire car c'est le wali qui a signé l'arrêté de fermeture de nos commerces.Nous voulons reprendre nos activités commerciales c'est tout ce qu'on demande, car cet arrêté pris par le wali est injuste, car cette décision de fermeture ne vise que nos commerces alors que d'autres proches de nous ne sont nullement inquiétés !», s'insurge un ancien commerçant de Blass El Khadem. Selon ce commerçant, qui détient une pétition signée par plusieurs commerçants du centre-ville touchés par cette mesure, «les commerçants sont dans le désarroi vu la baisse de ressources, car depuis le début du coronavirus tout est mort ! Et au lieu de nous aider, ils viennent aujourd'hui fermer nos magasins, c'est intolérable ! Avec quoi va-t-on payer nos factures d'électricité, de gaz et d'eau ou payer nos impôts et nos cotisations de sécurité sociale ! Et la plupart des commerçants touchés ne peuvent acheter le mouton de l'Aïd El Adha à leurs enfants, à cause de cette crise sanitaire qui a eu des conséquences sociales et économiques sur tous les commerçants qui sont laissés à la peine !». Un autre commerçant de Bab El Djiad, spécialisé dans le prêt-à-porter, souligne que «si vraiment on veut préserver la santé des citoyens et lutter contre cette pandémie, il faut voir du côté des bureaux de poste et des marchés de légumes et fruits qui accueillent quotidiennement des centaines de personnes qui veulent toucher leurs pensions ou leurs salaires ! Le problème de la propagation du Covid ne se pose pas dans les petits commerces du centre-ville du fait de leur capacité très réduite qui ne peut rassembler dans un même lieu un très grand nombre de personnes. Le problème est ailleurs ! Nous sommes prêts à nous conformer aux dispositions prises par les pouvoirs publics, notamment en ce qui concerne les gestes barrières et le respect des mesures de distanciation physique ou le port de masque de protection et nous sommes aussi prêts au réaménagement des horaires d'ouverture de nos locaux ! Mais nous sommes contre les mesures radicales qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain, car cet arrêté du wali est une sanction à l'encontre des petits commerçants qui vivent un véritable calvaire et qui ne sont nullement responsables de la recrudescence de la pandémie de coronavirus à Tlemcen ! Nous allons faire appel au président de la République et nous allons défendre notre droit de travailler avec nos moyens et notre détermination légitime !».
Il faut noter que des habitants du centre-ville de Tlemcen déplorent ces derniers jours le manque de pain et de lait. Ces produits essentiels dans la vie quotidienne des ménages sont devenus rares au centre-ville. Pour s'offrir quelques baguettes de pain ou le sachet de lait, certains pères de famille se présentent tôt le matin chez les boulangers et épiciers des quartiers périphériques.
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Posté Le : 26/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com