Malgré le mélange insolite de campagne et de béton qui a radicalement changé certains anciens paysages verdoyants, l'agriculture périurbaine se développe de plus en plus dans le Grand-Tlemcen (Chetouane, Tlemcen et Mansourah) qui dispose de nombreuses petites surfaces et jardins familiaux pour produire des légumes et fruits, cultiver des plantes (pépinières) et élever des animaux (chèvres, brebis, moutons, vaches, chevaux, etc.) en vue de subvenir aux différents besoins de la population, notamment dans les localités de Safsaf, Aïn El Hout, Ouzidan, Ourit, El Mefrouch, Makhoukh, Attar, Béni-Boublène, Boudjemil et Attar, qui fournissent de la nourriture aux habitants.
Le plateau d'Attar (mitoyen à celui de Lalla Setti), qui culmine à plus de 800 mètres d'altitude sur les hauteurs de Tlemcen et Mansourah, offre un verdissement des lieux de vie, de loisirs et de convivialité. Grâce à son climat ni trop humide, ni trop sec, et la fraîcheur des nuits et les rosées du matin de printemps, les habitants de ces lieux enchanteurs qui voient passer des dizaines de visiteurs tous les jours, ont réussi à cultiver, ces dernières années, de nombreuses variétés de cerises dorées et juteuses.
Contrairement aux vergers de pommiers, abricotiers, poiriers et figuiers qui caractérisent les localités de Bouhlou, Hennaya, Aïn Nehala, Aïn Youcef et Béni-Snous, les plantations de cerises connaissent un énorme succès dans cette localité, grâce, entre autres, à la détermination des petits fellahs et propriétaires de jardins qui sont devenus au fil des années, il faut le dire, des «pionniers» de ces fruits fermes, de couleur rouge ou foncée, croquants et très sucrés. Ils présentent, ainsi, des atouts intéressants autant pour les consommateurs que pour les petits producteurs.
Si l'année écoulée, les températures plus douces en hiver ont quelque peu perturbé les cycles des arbres et entraîné des pertes de production (20% de récolte selon un fellah), l'année en cours devrait être bonne pour la récolte des cerises.
«Cette année, on a été bénis de Dieu. On a de très beaux fruits. La cerise est rouge, brillante et gorgée en eau. Pour le moment, elle n'est pas très sucrée car elle est précoce mais elle est bien grosse et on la ramasse en grandes quantités. Les cerisiers ont été épargnés des méfaits des gelées de printemps, orages, grêles et autres insectes nuisibles. Les arbres ont été également bien traités. Ce que nous craignions aussi c'est l'extrême sensibilité du fruit à l'éclatement sous l'effet de l'eau des précipitations et heureusement ce problème majeur des cerisiers n'est pas apparu ce printemps dans nos vergers», constate un jeune fellah d'Attar qui prévoit 50% de récolte.
De nombreux jeunes vendeurs de cerises rencontrés à Attar ont manifesté leur désir de se lancer dans la culture des cerisiers dans cette localité: «Tout ce que nous souhaitons c'est que l'Etat nous cède les friches désertiques de ces monts qui nous entourent pour planter des cerisiers, augmenter la production et faire baisser les prix de ces fruits. Le cours de la cerise flambe, elle est cédée à 800 DA le kilo. Nous voulons refleurir ces massifs abandonnés! Regardez là-bas, il n'y a aucun arbre sur ces parcelles, pourquoi les laisse-t-on ainsi? On peut créer des emplois et puis les habitants de Tlemcen, Mansourah et des cités voisines viennent acheter ces fruits à des prix abordables. Tous les étals de nos marchés seront demain colorés avec de nouvelles variétés moins chères».
Les vœux de ces nombreux jeunes qui se frottent les mains pour cultiver la cerise seront-ils concrétisés?
Khaled Boumediene
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Posté Le : 01/06/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : Le Quotidien d'Oran du jeudi 30 mai 2019