Visiblement, le
programme des journées culturelles étrangères, version 2011, commence à donner des signes d'anorexie en ce début d'année
«transitoire». Après les journées culturelles de la province d'Ispahan (Iran)
qui se sont réduites à une exposition d'Å“uvres calligraphiques (du 8 au 11
février), animée par deux calligraphes, c'est au tour du Portugal, à travers la ville de Mértola, de
suivre le même sillage, toutes proportions gardées : une exposition et une
conférence intitulée «Le patrimoine islamique du Portugal : mise en valeur». Cette
conférence a été donnée dans la
matinée de jeudi dernier par M. Santiago Macias, chercheur à
l'université de Coimbra, archéologue chargé du chantier de Mértola, également
commissaire de l'exposition qui se tiendra durant un mois au palais de la culture de Mansourah.
Celle-ci comporte
plusieurs panneaux : Historique de Mértola (ville portuaire intégrée au royaume
portugais en 1238), ses ressources, ses sites islamiques, sa topographie
islamique, la mosquée
almohade, la nécropole islamique, la nécropole chrétienne,
la région de
Beja (territoire et ville), Pax Lulia (capitale administrative de ladite région),
le complexe Palatin, les mosaïques du baptistère, des fouilles au musée, archéologie
et urbanisme, maisons et systèmes constructifs, mémoire et futur…
«Nous avons tenu à
participer à cette manifestation malgré la crise qui affecte notre pays. Vous savez, la culture est toujours la première victime
dans les crises financières… Notre pays a toujours participé aux grandes
manifestations culturelles que l'Algérie a organisées, comme Alger capitale de la culture arabe, le
Festival panafricain... Aussi, on voulait être impérativement présent dans
cette manifestation de grande importance pour la promotion du
patrimoine islamique, qui n'est pas seulement un patrimoine des pays arabes
mais aussi des pays voisins du bassin méditerranéen qui ont une grande richesse
en matière de vestiges datant de la période islamique,
dont on est très fier et pour lesquels on essaie de mener des actions de
préservation…», déclarera à notre journal Mme Lidia Nabaïs, 2e secrétaire (conseillère
diplomatique) auprès de l'ambassade du Portugal à Alger, qui présidait la délégation culturelle.
Pour sa part, M. Santiago
Macias nous dira que sa conférence visait à «expliquer aux collègues et amis
algériens ce qui se passe dans le monde des études sur le patrimoine islamique
au Portugal… On est convaincu que ce qu'on fait du point de vue des recherches
et de la mise en
valeur du patrimoine islamique n'est pas tellement connu ici en Algérie: ce
n'est pas seulement les fouilles de Mértola (c'est une petite ville dans le sud
de 1500 habitants) qui nous intéresse, c'est aussi la contribution d'autres
fouilles qui sont menées dans le sud pour comprendre tout cet ensemble, ce
réseau de villes, les réseaux commerciaux, comment ça fonctionnait à l'époque
islamique... Et comme les archives existent très peu, si on ne creuse pas, si
on ne va pas chercher l'information où elle est, c'est-à-dire sous terre, on
n'arrive pas. Donc l'archéologie a un rôle-clé dans ce processus. On a des
projets de recherche et de diffusion. Cette exposition s'inscrit dans ce cadre.
A ce sujet, des collègues algériens ont manifesté de l'intérêt, comme le Musée
national des antiquités, avec lequel on a des contacts informels et on espère
que ça aboutira à quelque chose».
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Posté Le : 18/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Allal Bekkaï
Source : www.lequotidien-oran.com