Algérie

Tlemcen: Le malaise persiste à l'hôpital de Sebdou


Rien ne va plus à l'établissement public hospitalier (EPH) de la ville de Sebdou bâti en 1987. En témoigne le mouvement de grève des personnels médicaux, paramédicaux et administratifs qui multiplient et intensifient leurs actions de contestation depuis presque deux semaines.À nouveau, jeudi dernier, les travailleurs de cet EPH de 285 lits se sont insurgés, désormais publiquement, contre les « pressions » dont ils seraient victimes, en particulier en raison, selon eux, « des menaces de licenciement, des poursuites judiciaires illégales, des sanctions abusives et des retenues sur salaires injustifiées ».
Les protestataires, soutenus par quelques associations du mouvement associatif et partis politiques évoquent plusieurs « carences et dépassements » commis par la direction de cet établissement hospitalier censé couvrir les localités steppiques du Sud de la wilaya.
Selon un collectif des protestataires, la situation est délétère dans les services à cause de ce conflit qui persiste et qui affecte cet établissement.
«Dans cet hôpital, on manque de scanner, radiographie, laboratoire d'analyses, lits, matériaux bandage, pansements, seringues, cathéters, thermomètres, sondes alimentaires, plâtres, urinaux, distributeurs de médicaments, pèse-personnes, défibrillateurs et même de brancards », révèlent les grévistes. Ce qui irrite les travailleurs c'est l'absence d'écoute de la direction, qui n'arrive pas à contenir ce conflit qui mine cet EPH de plus de 500 employés, selon les mécontents qui réclament de meilleures conditions de travail. « Nous poursuivrons ce mouvement de grève pour faire entendre encore une fois notre colère et nos inquiétudes sur l'avenir de nos professions et pour dénoncer une prise en charge de plus en plus dégradée des patients notamment la fermeture du service d'hémodialyse et l'arrêt des opérations chirurgicales le mois de novembre 2022 ! La situation est alarmante et nous exigeons le départ du directeur. Nous demandons aussi une commission d'enquête de haut niveau pour déterminer les responsabilités de chacun et une visite du wali de Tlemcen pour mettre fin à l'abus de pouvoir du directeur ! », ajoutent nos interlocuteurs.
Contacté au sujet de ces accusations, le directeur Mohamed Benhiba se dit, de son côté, « victime de harcèlement moral, de menaces et d'un complot concerté par ces agents manipulés, qui n'ont pas toléré la discipline, rigueur dans le travail et le nouveau mode de gestion et de fonctionnement que j'ai instaurés pour la bonne prise en charge des malades et pour un meilleur service public. Ce conflit a commencé suite à l'élection d'un agent paramédical au conseil médical de l'EPH conformément au règlement y afférent. Ce qui a poussé certains agents qui n'ont pas accepté les résultats du suffrage à se manifester pour faire annuler le vote du représentant des paramédicaux. Le 2 octobre j'ai adressé une invitation pour entamer un dialogue avec les membres mécontents qui n'ont pas daigné assister à la réunion du comité interne de dialogue et de régulation créé par le ministre de la Santé. Un procès-verbal de carence a été ensuite établi suite au refus de dialogue des personnes concernées. Donc il n y'a aucun abus de pouvoir de la part de la direction ». En outre, le directeur de l'EPH estime qu'une seule personne ayant des antécédents avec l'ex-direction fait l'objet aujourd'hui de poursuites judiciaires.
S'agissant des ponctions sur salaires, le directeur a souligné, que « tout agent qui s'absente ou abandonne son poste verra ses journées d'absence amputées de son traitement, afin de minimiser le taux de l'absentéisme ».
L'arrêt des opérations est dû selon lui à la «rupture des produits anesthésiques enregistrée en novembre 2022. Le problème des consommables médicaux qui a commencé le mois de décembre 2022 jusqu'au 26 juillet 2023 est dû au rejet notifié par le président de la commission des marchés, qui ne nous a pas permis de lancer les opérations d'acquisition des consommables ». Par ailleurs, M. Benhiba assure que « les portes de la direction sont ouvertes pour tout dialogue basé sur le respect mutuel, afin de mieux assurer les soins des patients ».
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