Tlemcen, berceau de l'andalou et du hawzi,va abriter entre le 26 juin et le 3 juillet 2007 le premier Festival nationaldu hawzi, institué par décret de Mme la ministre de la Culture. D'après le comité de préparation de ce festival, une vingtaine deformations musicales de l'Est, du Centre, de l'Ouest et même du Sud ont répondufavorablement à l'invitation de Tlemcen, considérée par tous les connaisseurscomme le «terreau» de ce genre populaire grâce aux poètes Mendassi, Bentriqui,Ibn M'saïb, Ben Sahla, qui ont laissé, et c'est une chance, des «diwans»(recueils) éparpillés à travers tout le territoire national et même à Fez(Maroc). Lesmélomanes sauront apprécier ce riche répertoire varié, interprété avec desintonations différentes suivant chaque école andalouse; à savoir Tlemcen, Algeret Constantine. Les puristes classent le hawzi comme un dérivé de l'andalou, etcertains critiques pensent que l'andalou est une musique savante (sanâa), quiveut dire profession (métier), «citadine», par opposition au hawzi qui vient duterme «hawz» qui signifie périphérie de Medinat Tilimsan, protégée par desmurailles avec ses sept portes. Certains historiens parlent même de musiqueintra-muros et extra-muros. Les tables rondes et conférences prévues lors de cefestival vont permettre aux chercheurs et universitaires de résoudre ce«mystère» car le hawzi, faut-il le préciser, était chanté par les maîtres del'andalou, Hadj Larbi Bensari en tête, par les maîtres du chaâbi, comme CheikhMohamed El-Anka, et même par des cheikhs de la musique bédouine, à l'exemple deCheikh Hamada de Mostaganem. Comme exemple concret pour étayer cette fluidité du hawzi, prenonscomme exemple la poésie de Bentriqui: Al-Aïd El-Kébir wal fardja fi babEl-Djied (l'Aïd El-Kébir et le spectacle à bab El-Djied (ancienne porte près duquartier de Rhiba, actuellement boulevard du 1er Novembre 1954, ex-rue deBel-Abbès. Cette poésie a été chantée par Hadj Larbi Bensari dans le genreandalou, par Cheikh Maazouz Bouadjadj dans le genre chaâbi mostaganémois et parCheikh Hamada avec flûte (gasba) et galal (instrument à percussion bien de cheznous dans le monde rural). Ceque nous espérons de ce festival, c'est que les groupes qui viendront desquatre coins du pays nous fassent la surprise de jouer un hawzi non chantéencore par les anciens cheikhs et d'enrichir ainsi le patrimoine existant. Cefestival national du hawzi fera-t-il oublier les 30 festivals de la musiqueandalouse que la cité des Zianides a abrités depuis 1974 ? Grâce, il faut ledire, aux organisateurs et bénévoles désintéressés et aux autorités locales quimettent le paquet pour la réussite de Layali Tilimsan (nuits de Tlemcen), quece soit dans la cour sud du lycée Dr Benzerdjeb ou dans le théâtre en plein airde la maison de la culture Abdelkader Alloula, ou enfin dans le Grand-Bassin,aménagé pour la circonstance. Tlemcen, ville hospitalière, va accueillir ses invités quiviendront «s'abreuver» des diwans (recueils) de hawzi, agrémentés de hawfi(poésie populaire orale) et chanteront à l'unisson «Ya daw ayyani, Yal-goumrizorg al-djenhane, Djammal wa saani, wa sallam ala nass Tilimsan (poème deBensahla, intraduisible !).
Posté Le : 20/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sid'ahmed Cheloufi
Source : www.lequotidien-oran.com