Algérie

Tlemcen: Le cri de détresse de parents d'enfants handicapés



La vie ne leur a pas vraiment fait de cadeaux. Redouane 40 ans, Abdelkader 33 ans, Mohamed 42 ans et djemaa 37 ans, polyhandicapés physiques et mentaux, vivent totalement dépendants pour tout acte de la vie, depuis leur naissance à Souani dans la daïra de Bab El Assa. Depuis la mort du chef de famille en 1990, leur oncle paternel, Zouhir, est en première ligne face à des maux méconnus et mal pris en charge. « Vous ne pouvez pas imaginer comment vivent ces handicapés, ils vivent un enfer ! Ils font des crises et sont incapables de manger, s'habiller ou de faire leur toilette seuls ». Avec ces simples phrases, Zouhir, résume pleinement le quotidien et la santé des trois frères et leur s?ur, fragilisés par les conséquences lourdes de la vie et le handicap. Selon Zouhir, ces handicapés de la famille Adel vivent une situation douloureuse et souffrent toujours de la marginalisation. « Je suis tout seul pour assister à la fois ces quatre handicapés !Regardez celui-là, il est ligoté car il bouge trop! L'autre, il dort par terre ! Leur s?ur ne cesse de rigoler tout le temps ! Il arrivait à ces handicapés marginalisés d'entrer dans de véritables crises lors desquelles ils cassaient tout ce qu'ils pouvaient, comment vais-je faire, je n'en peux plus !
Avant, le responsable du centre psychopédagogique de Souani m'aidait avec des couches et même avec des denrées alimentaires mais depuis qu'il est parti, je ne reçois plus ces aides, je ne sais pas pourquoi ' Je me battrai pour défendre ces cas douloureux ! Être handicapé, ça peut arriver à tout le monde, n'importe quand. Alors pourquoi ne pas accepter ceux qui ont cette différence ' », raconte Zouhir. Il lance un appel à la ministre de la Solidarité et au wali de Tlemcen. « Tout ce que je demande, c'est que le ministère de la Solidarité et le wali de Tlemcen ouvrent une enquête approfondie pour s'enquérir du cauchemar vécu par ces handicapés et l'absence des services concernés pour la prise en charge et l'accompagnement de ces personnes fragiles, qui ne bénéficient pas à l'accès aux soins courants et préventifs ». Par ailleurs, dans cette même localité de Souani, nous avons reçu un appel provenant des parents de handicapés atteints de trisomie 21 et d'autisme inscrits au centre psychopédagogique pour enfants inadaptés de Souani, qui prend en charge quelque 56 enfants atteints d'autisme, de trisomie 21, ainsi que des enfants inadaptés mentaux, et enfants polyhandicapés des communes de Ghazaouet, Maghnia, Tounane, Boukanoune et de la localité de Chebikia. Les parents Kebaha Mohamed et Ouhcine Mohamed, évoquent des insuffisances enregistrées au niveau de ce centre. « Vous allez au centre psychopédagogique de Souani pour accompagner votre enfant, on ne vous parle pas et on ne vous considère pas. On n'a aucune information, rien sur la prise en charge de nos enfants, ni sur séances enseignées ni sur la restauration de nos enfants. C'est le flou total ! Il n'y a que deux éducateurs et une orthophoniste. En plus, il n'y a ni eau chaude ni transport scolaire. Les enfants ne pratiquent pas de sport et ne suivent pas des travaux pratiques non plus. Depuis 4 ans, nos enfants n'ont rien appris !», révèlent MM. Kebaha et Ouhcine, qui comptent saisir les responsables concernés pour alerter sur cette réalité et un quotidien éprouvant vécu par les enfants handicapés de ce centre.


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