Le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni effectuera aujourd’hui une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Tlemcen. Le ministre, qui sera accompagné par le wali Ali Benyaïche et le directeur des moudjahidine Afif Hachemi, entamera son programme par la visite du cimetière des Chouhada de Hennaya (situé à 10 km au nord de Tlemcen) où il se recueillera à la mémoire des martyrs avant de s’enquérir des travaux de réhabilitation de ce site funéraire symbolique qui abrite 4 963 tombes de martyrs.
A cet effet, il a été accordé 13 millions de DA, prélevés sur le budget de la wilaya, pour l’aménagement du carré des martyrs (allées et tombes), selon la cheffe de daïra Kheïra Telli. La délégation rebroussera chemin pour se rendre au faubourg populaire de Koudia (Tlemcen) qui portera désormais le nom de Haï Rostoméyine (cité des Rostémides), à l’instar de Haï Yaghmoracen Benziane (ex-Oudjlida) et Haï Abdelmoumen Ben Ali (ex-Boudjlida). Pour l’histoire, il faut savoir que les Rostémides ont régné sur une large partie du Maghreb central (VIIIe siècle) jusqu’à l’avènement des Fatimides. Ibn Rustom est reconnu « Imam » par les ibadites du Maghreb. De fait, le pouvoir de la dynastie s’étendait sur un vaste territoire allant des monts de Tlemcen en Algérie à Tripoli, en Libye, sur plus de 1 300 km dans les steppes, en passant par plusieurs oasis dans le sud algérien. Sait-on qu’au niveau de l’agglomération de Koudia existait un site historique appelée Aïn El Moudjadala (la source de la polémique) où cadis et notables de la cité des Zianides temaient leurs délibérations au sujet de l’observation du croissant lunaire annonçant le Ramadhan, ainsi qu’une vieille mosquée éponyme en déshérence au milieu d’un parc d’engins. A hauteur de la Rocade (Mansourah), le ministre présidera la cérémonie de baptisation de la résidence universitaire de garçons (2 000 lits) du nom du moudjahid Benahmed Abdelkader (les deux cités U des filles
2 000 lits de Mansourah, portent depuis novembre 2010 les noms de deux chahidate, Malika Gaïd et Malikha Hamidou, ndlr). Notons au passage que la plaque en marbre, incrustée d’inscriptions dorées, dédiée à la mémoire du chahid Ghouti Chebni à l’occasion de la baptisation de Haï Nassim situé à Imama (Mansourah), a été vandalisée. La cérémonie officielle fut présidée un 20 août 2017 par Tayeb Zitouni. Au musée régional du Moudjahid (complexe historique dit de la Wilaya V) de Lalla Setti, sur les hauteurs de la ville, le ministre des Moudjahidine donnera le coup d’envoi des travaux du colloque libellé « La mémoire historique nous unit et l’Algérie nous rassemble », organisé dans le cadre des festivités du 64e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale le 1er Novembre 1954, à l’initiative de l’Association des grands invalides de guerre présidée par Benamar Benaïssa. A cette occasion, seront honorés des moudjahidine et des familles de chouhaha. Il faut souligner que le musée abrite une collection précieuse de photos (450 chouhada), des martyrs de la Révolution tombés au champ d’honneur dans la région de Tlemcen, offerte par Hadj Bellahcène Bali, ancien moudjahid, écrivain. On ignore si ce complexe, qui possède une page Facebook, dispose d’une filmothèque ou vidéothèque (films documentaires à projeter à l’occasion de chaque évènement historique). A ce titre, la création d’un cinéclub et d’une bibliothèque virtuelle (archives) au sein dudit musée l’aidera à coup sûr à sortir de sa léthargie et son hibernation. A Sidi Djilali, au sud du chef-lieu de wilaya, le ministre procèdera à l’inauguration officielle de la stèle commémorative érigée à la mémoire des martyrs de Sidi Djilali, Bouihi et El Aricha, tombés au champ d’honneur à Sidi Yahia. La wilaya de Tlemcen compte 15 cimetières de martyrs, 105 stèles commémoratives et 12 centres de torture. Force est de constater dans ce contexte que les centres de torture de l’époque coloniale, en majorité en déshérence, sont ignorés par les autorités locales ainsi que lors de ce genre de visite, mais cependant sauvés de l’amnésie et l’oubli par la société civile, à l’instar du « Bastion 18 » de Tlemcen (situé à Bab El Hdid, au lieudit Ras El Qasbah, signalé par une plaque par l’ASPEWIT), « Le Python » de Saf-Saf (raconté dans un livre par Hadj Bellahcène Bali), Baghouen de Souahlia, « promu » sur le web par le groupe Rijalzone2, entre autres…, et qui attendent d’être « réhabilités » en musée et classés au titre du patrimoine historique. Exception faite du « Château » de Sebdou qui a été totalement réhabilité par l’Association des grands invalides de guerre pour un montant de 250 millions de centimes alloués par le ministère des Moudjahidine. Rappelons que la dernière visite de travail et d’inspection de Tayeb Zitouni à Tlemcen remonte au 20 août 2017.
Posté Le : 07/12/2018
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : El Halloui Tlemçani
Source : reporters.dz