Le chef du service d'ophtalmologie du centre hospitalo- universitaire (CHU) de Tlemcen, Mohamed Amir Bekhti, comme ses quatre prédécesseurs ophtalmologues, MM. Brahmi et Dali Youssef et Mme Tahraoui et Touati, a démissionné. Sur fond de désarroi et d'inquiétude d'un grand nombre de malades de la wilaya et d'autres régions environnantes souffrant de différentes pathologies couvertes par cette spécialité, le départ de ce chirurgien hospitalo-universitaire a été révélé dimanche. Ainsi, cette spécialité médicale et chirurgicale des maladies de l'?il et de ses annexes ne dispose désormais plus de haut manager, pour assurer les interventions chirurgicales ni pour former en résidanat les futurs ophtalmologues.Plusieurs autres professeurs hospitalo-universitaires ont jeté l'éponge au CHU « Tidjani Damerdji ». Il s'agit du service de traumatologie qui manque de chirurgiens orthopédistes spécialisés, pour traiter les patients victimes d'affections, de pathologies ou d'accidents des membres supérieurs et inférieurs ainsi que la prise en charge des pathologies articulaires dégénératives ou traumatiques de l'épaule, du genou et de la hanche, tout comme la pathologie ligamentaire et tendineuse de ces articulations. Selon nos informations, un seul chirurgien de Sidi Bel-Abbès intervient une fois par semaine, pour assurer cette mission médicale, chirurgicale, physiologique et fonctionnelle délicate.
La « pénurie » de professeurs hospitalo-universitaires spécialisés touche également le service de pneumologie qui ne dispose actuellement que d'un chef de service qui assure l'intérim depuis plusieurs mois. Faute de médecins spécialistes en nombre suffisant, ce service est incapable de prendre en charge les malades chroniques et anciens fumeurs souffrant d'une destruction pulmonaire plus ou moins avancée, et les cancéreux du poumon ainsi que ceux souffrant de maladies respiratoires rares et de maladies du sommeil.
En outre, la formation en résidanat de professeurs de la spécialité gastro-entérologie et de chirurgie digestive n'est pas assurée dans ce service où la garde est difficilement assurée en raison du manque de spécialistes, pour le traitement des maladies de l'appareil digestif (?sophage, estomac, intestin grêle, côlon, foie, pancréas, vésicule biliaire, rectum, anus). Outre le manque d'effectif chez les médecins spécialistes et les médecins généralistes qui assurent la permanence des soins de ces services pendant les gardes, le service du SAMU du CHU qui a pour mission de recevoir et traiter dans des conditions optimales les appels d'urgences médicales est totalement dépassé par le nombre croissant d'interventions pour les prises en charges pré-hospitalière et les évacuations et transferts incessants des patients vers les établissements spécialisés de la wilaya d'Oran, en raison du déficit en médecins spécialistes et des soins spécialisés au niveau du CHU de Tlemcen, qui manque cruellement d'un service de chirurgie vasculaire pour le traitement des maladies ou blessures affectant les artères, les veines ou les vaisseaux du thorax, des bras et des jambes.
Les artères du cou (carotides), l'aorte abdominale, ainsi que le réseau veineux superficiel (varices) et profond des membres inférieurs et ce, depuis la fermeture du service de la chirurgie thoracique du Pr. Chaib Taleb qui avait ensuite rejoint l'hôpital de Constantine, il y a une quinzaine d'années, tout comme le service pour les brulés et de rééducation des patients brûlés qui fait lui aussi défaut au CHU de Tlemcen. La prise en charge de la personne brûlée reste un enjeu de santé publique lorsque l'on sait que de nombreux brûlés graves courent le risque du décès du fait de leurs brûlures au cours du trajet effectué du CHU de Tlemcen vers Oran. On sait également que la réanimation initiale d'un brûlé grave qui est mal conduite ou inadaptée participe à l'élévation de cette mortalité. Par ailleurs, la direction générale du CHU de Tlemcen est dirigée par le secrétaire général, qui assure l'intérim depuis plus d'une année et demie. Cette situation qui dure entrave le bon fonctionnement de cet établissement de santé, qui compte environ 300 médecins, 1000 paramédicaux et 1.500 agents administratifs et ouvriers professionnels.
Le président du syndicat autonome des paramédicaux, Boumediene Abdellaoui a souligné, « l'hôpital de Tlemcen est un paquebot en train de couler ! ». A cet égard, il demande l'intervention rapide du ministre, pour redresser la situation et résoudre tous ces problèmes de fuite de professeurs hospitalo-universitaires et du manque des services notamment des brûlés et de chirurgie vasculaire set la nomination d'un directeur général à la tête de ce CHU, pour assurer une bonne prise en charge des malades.
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Posté Le : 09/09/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com