Les promeneurs et automobilistes qui fréquentent ces jours-ci les abords du barrage Mefrouche d'alimentation en eau potable de la ville de Tlemcen, situé sur les hauteurs de la ville de Tlemcen ont dû remarquer que les étendues arides ont complètement remplacé l'immense réserve d'eau de cet ouvrage hydraulique, d'une contenance de 15 millions de mètres cubes, en raison de la sécheresse persistante qui accable la région de Tlemcen depuis plusieurs mois. Construit en 1963, ce bassin drainé par l'oued Nachef n'est plus qu'une vaste plaine aride, hormis la petite masse d'eau qui reste cantonnée contre le mur de la retenue.
Sur la terre desséchée qui craque sous les pas, des traces de pneus de voitures et scooters sont visibles depuis les rives de l'ouvrage. La concentration des poissons dans l'eau restante inquiète de plus en plus, car l'oxygène commence à se faire rare pour les poissons qui restent dans le peu d'eau. «Le niveau de stockage a atteint des niveaux alarmants, au point que la cuvette de ce barrage s'est complètement asséchée cet été. La situation est vraiment catastrophique ! C'est la première fois que ce barrage reste à sec aussi longtemps ! Tout le monde dépend de ce barrage qui permet l'alimentation de la population de Tlemcen. Mais aussi, les éleveurs des bourgs environnants qui ont des dizaines d'ovins, bovins et chevaux à abreuver comme d'habitude dans les cours d'eau alimentant ce barrage. Ils pâtissent eux aussi de la sécheresse et ne trouvent pas l'herbe pour nourrir leurs troupeaux.
On regarde tous les jours nos animaux souffrir, mais que voulez-vous qu'on fasse, on ne perd pas espoir. On attend les pluies d'automne et également les précipitations de l'hiver prochain qui j'espère seront plus nombreuses et redonnent vie au barrage, IN CHA'ALLAH !», explique Youcef, un éleveur de moutons de la localité de Mefrouche. Un habitant de la ville de Tlemcen qui vient souvent avec ses enfants pour changer d'air dans cet endroit écologique, souligne que «quand ce barrage est rempli à fond, l'eau des crues déborde jusqu'à la route où l'on circule habituellement pour rejoindre Tlemcen ou Terny, car il n'est pas très profond mais il occupe une grande surface et les côtes des versants s'élèvent en pente très douce. Ces derniers mois, on assiste à une augmentation des températures, de l'évaporation et une baisse significative des précipitations et des écoulements dans toute la région. Dommage que le stress hydrique a tout asséché ! ». Selon, un ingénieur en hydraulique, lorsque ce barrage se remplit d'eau, les habitants de Saf Saf, M'dig et Ouzidan sont pris de panique à cause des propagandes de rupture de ce barrage qui circulent partout. « Ce barrage est très redouté par la population car on entend souvent que des fissurations existent dans la digue en béton de la retenue. Les services de l'agence nationale des barrages et des transferts doivent profiter de cette situation sèche et chaude, qui s'est traduite par l'assèchement total des eaux du barrage, pour réaliser des travaux de rénovation pour sécuriser le maximum ce barrage. Il faut également procéder à l'enlèvement de toute la vase qui réduit le volume de stockage des eaux», indique-t-il.
Posté Le : 01/11/2022
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 10 - 2020