Tlemcen.. La psychose a gagné la ville

Dès la fin de la journée d'hier, une psychose a gagné la ville. Les citoyens se sont accourus pour s'approvisionner en produits alimentaires divers. Le marché de fruits et légumes a été vidés et toutes les épiceries ont été prises d'assaut. La peur d'une grève générale a gagné tous les esprits et a vite été alimentée, tard dans la soirée, par des vidéos de menaces qui ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux. On y voyait trois jeunes individus masqués qui menaçaient «tous les commerçants et autres qui n'observaient pas la grève générale». Tôt le matin, les cafés habituels étaient ouverts, et après huit heures du matin, seuls quelques magasins ont levé leurs rideaux. Ce n'est que vers dix heures du matin que la vie commerciale a repris petit à petit son rythme normal.Certaines boulangeries sont restées fermées presque toute la matinée et ce n'est qu'après avoir constaté l'ouverture de presque tous les commerces qu'elles ont ouvert. «On avait peur des représailles et de voir ses devantures saccagées», affirment les uns et les autres, et de souligner que «l'on ne sait même pas qui a ordonné cette grève ; ce sont nos enfants qui nous l'ont dit car c'était diffusé sur les réseaux sociaux». Notons que certains commerces sont restés fermés à l'heure où nous mettons sous presse et qu'aucune grève n'a été observée dans toutes les administrations publiques.
Les lycéens manifestent
Les lycéens de Tlemcen et des daïras de Remchi et Chétouane sont sortis de leurs établissements respectifs et ont manifesté ce dimanche matin. Selon les échos recueillis auprès de certains lycéens, l'on manifeste par solidarité avec les étudiants qui ont vu leurs cités universitaires fermées à partir de ce dimanche». Il est vrai qu'il a été constaté au niveau du pôle universitaire d'Imama, où est concentré le plus grand nombre de cités universitaires, une grande effervescence. Beaucoup de parents d'élèves sont venus récupérer leurs filles étudiantes. D'autres étudiants attendaient aussi un transport pour se rendre à la gare routière de Tlemcen. Le service d'ordre était présent en force sur les lieux et une forte animation caractérisait les enceintes universitaires.
L'on ne sait toujours pas si les étudiants vont se joindre aux manifestations des lycéens, mais apparemment ils sont beaucoup plus préoccupés par leur sort. «Les restaurants universitaires sont fermés et je crois qu'on n'a plus le choix car on n'a pas les moyens de subvenir à nos besoins ou de se nourrir», affirment les étudiants qu'on a rencontrés et qui s'apprêtaient à partir.