Algérie

Tlemcen La protection intégrée des forêts de chênes en débat



Le séminaire sur la protection intégrée desforêts de chênes, organisé à la bibliothèque de l'université Abou Bakr Belkaïd deTlemcen par l'Organisation internationale de lutte biologique (OILB), sectionouest-paléarctique, et l'université de Tlemcen, a terminé ses travaux jeudimatin.Le séminaire, organisé en français, aaccueilli depuis le 22 octobre, cinquante spécialistes des forêts de chênes etdes scientifiques venant principalement du Portugal, de la France, de l'Italie,de la Tunisie, de l'Iran, du Maroc; des représentants des instituts derecherche forestière ainsi que de l'OILB ont aussi participé au séminaire. Lecontenu du séminaire s'est articulé autour d'ateliers sur les techniquesd'évaluation du dépérissement, les champignons pathogènes, les insectesravageurs, outre une présentation magistrale de la gestion forestière. Descommunications ayant trait à la situation phytosanitaire des forêts de chênes(critères d'évaluation, dynamique et facteurs de dépérissement, stratégies derécupération) à la bio-écologie et l'impact des maladies (stratégies de lutte),l'impact des insectes ravageurs (stratégies de lutte), l'aménagement et lagestion forestière et la régénération-conservation des glands et lereboisement, ont été présentées par M. Abdallah Nedjahi (INRF, Alger), M. JuliPujade-Villar (Espagne), M. Antonio Franceschini (Italie), M. Foued Hasnaoui(Tunisie), M. Kada Bencherif (Algérie), M. Mohammad Reza Arifipour (Iran), MmeClaire Villemant (France), Mme Zineb Kadiri (Maroc) et d'autres chercheurs dansle domaine. Mme Claire Villemant (France), officier de liaison entre le comitéexécutif de l'organisation et le groupe OILB, a, au cours de l'ouverture duséminaire, traité pour sa part du rôle de l'OILB. Elle a indiqué que l'OILBlutte contre les ravageurs à l'aide de méthodes réalistes et respectueuses del'environnement et encourage la collaboration entre chercheurs, la formation despécialistes, la diffusion de l'information, la mise en application de la luttebiologique et de toute autre méthode mise en oeuvre dans le domaine de la lutteintégrée. Laforêt algérienne qui couvre actuellement une superficie de 4.100.000 ha (nappesalfatières non comprises), a connu au cours de ces dernières décennies unerégression importante en termes de superficie. En fait, le recul réside dans lasuperficie et dans la densité même des massifs. Les formations forestières ontenregistré une dégradation qui se manifeste par une «dédensification» despeuplements et du couvert végétal. Le défrichement sauvage touche annuellementdes milliers d'hectares de forêts. Mais la dégradation provient surtout dephénomènes naturels; la sécheresse prolongée a été fatale à la forêt car lafragilité des écosystèmes accentue sa vulnérabilité. «Les populations sontégalement responsables de cette dégradation, car la pression humaine semanifeste par des prélèvements de bois de feu dépassant trois (3) fois lapossibilité de la forêt, d'une part. Le surpâturage dont l'impact est trèsnégatif pour la régénération de nos forêts achève le ravage», soulignera M.Abdallah Nedjahi dans son intervention lors de ce séminaire, et d'enchaîner,«les principales essences qui constituent la forêt algérienne sont le chêne vert,l'arganier, le thuya, le chêne-liège, le cèdre et les acacias sahariens. Letaux de reboisement actuel est de 16% pour seulement le nord de l'Algérie,c'est-à-dire sans tenir compte du Sahara qui couvre 80% du territoire national,alors que la norme généralement admise se situe entre 20 et 25%. C'est ainsiqu'un plan national de reboisement a été mis en oeuvre en 2000 pour relever cetaux de 16 à 18% sur une période de 20 ans. La planification de l'ensemble desactions prévues au plan national de reboisement (PNR) porte sur un objectif de1.245.900 hectares. L'enveloppe financière globale nécessaire à l'exécution dece programme est de 116 millions de dinars». Lesparticipants ont appelé, lors de la clôture de leurs travaux, à protéger etmettre en valeur des patrimoines forestiers. Ils ont appelé également à unemeilleure coordination pour faire face à la dégradation que connaissent lesécosystèmes forestiers, et mis l'accent sur la nécessité de trouver dessolutions aux problèmes rencontrés. Reste à savoir si les dits problèmesconnaîtront les solutions concrètes. Mais là, c'est une autre paire de manches.


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