Tlemcen La pomme de terre, cette «désirée» !

Il n'y a pas longtemps, on organisait lafête de la pomme de terre à Maghnia dont la plaine regorgeait de ce «fruit dupauvre» qui inondait tous les étalages des souks et des marchés couverts. Lesménagères sont désorientées pour établir un menu acceptable pour leurmarmaille. A 60 DA le kilogramme, c'est trop cher. Donc, me dira un père defamille, «comment remplir le couffin avec mon pouvoir d'achat dérisoire. Entant que smicard (10.000 DA par mois), je ne peux me permettre d'acheter lesharicots verts à 60 DA le kg ni les haricots à égrener qui valent le double(120 DA le kg)». La pomme de terre à la maison, c'est, s'exclamait-il devantl'étalage du marché couvert, la reine des légumes mais pas à ce prix !Le marchand de légumes expliqua la pénuriepar le mildiou qui a ravagé les plantations des wilayas de Mascara et deTlemcen. Mais rassurez-vous, dira cet ancien fellah reconverti en marchand delégumes, «il n'y a pas que la maladie de la plante, il faut dire sérieusementque le stockage de cette denrée précieuse laisse à désirer. La pomme de terrelorsqu'il y a une bonne récolte doit être conditionnée dans des hangarsspacieux, mais il faut évoquer l'importation anarchique de graines (semences)non contrôlées par les laboratoires et vendues très cher à 12.000 DA et même13.000 DA le quintal. N'accusons pas le producteur, le fellah qui a beaucoup decharges: pompage d'eau, factures d'électricité et de mazout, etc.».La gestion de la pénurie de pomme de terrene peut être résolue par l'importation de la «batata». Il est temps pour leministère de l'Agriculture de réguler cette anarchie dans la culture de celégume essentiel qu'est la pomme de terre par des conseils pratiques donnés auxcultivateurs et surtout une aide conséquente pour les encourager à planter lapomme de terre en grande quantité au lieu des pastèques ! Une purée de pommesde terre est plus riche en amidon que deux pastèques mal irriguées.