Conduit par M. Mohammed Baghli, ingénieur
consultant, un groupe de fidèles adeptes du legs culturel s'est rendu samedi
dernier sur le site antique d'Agadir pour commémorer le 1220è anniversaire(19
juin 790-19 juin 2010) de la fondation par Idriss 1er de la première mosquée en
Algérie : la mosquée d'Agadir. La plaque signalétique installée par l'Office du
tourisme comporterait, selon le chercheur précité, deux anomalies scripturales
(date de fondation et qualité du fondateur erronées).
L'allocution d'inauguration prononcée par Idriss 1er sera
restituée pour la circonstance à partir du mihrab en ruine. Un dépotoir sauvage
côtoie le minaret dont l'accès était fermé ce jour-là. En contrebas, le mausolée
de Sidi Daoudi Ben Nasr, alter ego de Sidi Boumédiene, premier commentateur de
Sahih el Boukhari (Ennasiha) dont on célèbrera en 2011 le millénaire.
Sanctuaire en chantier en prévision de la manifestation islamique. Deux écueils
techniques nous sont signalés par le bureau d'étude (Fardeheb) et l'entreprise
(Belasri) : une nécropole (ossements) sur une propriété privée et deux arbres
centenaires (un mûrier et un olivier sauvage) menaçant la «quoubba», d'où le
projet de les déraciner. L'ASPEWIT et le PNT sont interpellés sur le plan
écologique. Un dépotoir, celui-là aménagé (par la voirie), trône derrière la
sainte bâtisse. Virée à Aïn el Hout où le groupe de «pèlerins» observera un
recueillement au sein du mausolée de Sidi Mohammed Ben Ali, agrémenté par un
historique sur la saga des Ahl el beït signé par le chercheur Abderrahim
Benmansour. Avant de marquer une halte devant la rawda de Sidi Slimane El
Kamil, petit-fils de la vénérée Fatima-Zohra, fille de notre Prophète (QSSL).
Le site est illustré d'un tableau généalogique de Abdellah el Kamil et sa
descendance (stèle érigée en mars 2008 par le collectif Legs de Tlemcen, le PNT
et l'APC de Chetouane). Un succulent couscous, fruit d'une touiza, sera dégusté
à l'ombre d'un paysage bucolique avant la prière du dohr suivie d'une
mélodieuse «wasla» de medh dédiée en cette occasion par Cheïkh Choaïb Mansouri
. Fausse note dans le décor: à défaut de dépotoir, ce site historique «abrite»
une… vespasienne qui aurait dû être aménagée dans un emplacement discret (signalé
par une simple flèche verbo iconique).
Car représentant manifestement une
excroissance architecturale doublée d'une nuisance hygiénique alors que le site
en question est inscrit comme parcours spirituel dans le cadre du programme de
«Tlemcen, capitale culturelle du monde islamique» (2011). Un message tacite à
nos architectes pour «éloigner» dans leur (futur) plan toute latrine et autre
salle d'eau au niveau des mosquées.
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Posté Le : 23/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Allal Bekkaï
Source : www.lequotidien-oran.com