Tlemcen: La lutte contre le diabète mobilise

Dépister le diabète de type 2 et ses complications pour mettre un terme à la progression galopante de cette maladie qui représente une menace fondamentale pour la santé, tel est l'objectif de la caravane sanitaire organisée par la direction générale du CHU, en collaboration avec la direction de la santé et de la population (DSP) de Tlemcen.En effet, l'équipe médicale de médecine interne du professeur Ali Lounici, composée des médecins Fatima Zohra Boulenouar, Amel Bensefia, Mohamed Bouchikhi, Hamza Benyahia, Mounir Baba Ahmed, Ibrahim Bahari, Khalil Bekkioui, Yacine Bensaad, Lamia Ghalem, Safaa Mesbahi, et du personnel de soutien (Sid Ahmed Touati, Mossaib Tlemçani), s'est rendue jeudi dernier, dans la commune de Sidi-Djillali, située dans la zone steppique. « Cette action s'inscrit dans le cadre de la stratégie de prise en charge précoce du diabète de type 2 particulièrement dans les zones d'ombre et localités isolées. La finalité est de prévenir les complications micro-vasculaires, tels que, la rétinopathie, la neuropathie et la néphropathie, et macro-vasculaires, tels que la coronaropathie et l'artériopathie des membres inférieurs et AVC. Il s'agit surtout d'agir sur trois paramètres importants, à savoir, l'équilibre glycémique, tensionnel et lipidique. Les moyens acquis et en cours d'acquisition grâce à l'université et le CHU nous permettront d'optimiser la détection complète et précise des atteintes infra cliniques chez les personnes souffrant actuellement de diabète », a notamment expliqué Ali Lounici qui occupe également le poste de directeur du laboratoire de recherche sur le diabète à l'Université de Tlemcen. Avant de fournir des soins préventifs ou médicaux à la population, l'équipe médicale s'est chargée de dépister les complications de l'artériopathie des membres inférieurs, en recourant à une mesure automatique de l'index de la pression systolique cheville bras (IPS). « L'artériopathie des membres inférieurs est caractérisée par un rétrécissement du calibre des artères à destination des membres inférieurs, qui entraîne une perte de charge hémodynamique, avec ou sans traduction clinique, dont le meilleur témoin est la chute de l'index de pression systolique (IPS). L'IPS est le rapport de la pression systolique à la cheville sur la pression systolique humérale. En cas d'anomalies, c'est-à-dire, un index de pression systolique inférieur à 0,9, un examen écho doppler des membres inférieurs est systématiquement programmé au niveau de notre service de médecine interne. Dans le cas de l'ischémie d'effort avec ou sans signes cliniques, qui est chronique, le risque cardio-vasculaire domine largement par rapport au risque local. Dans le second de l'ischémie permanente, qui peut être chronique ou aiguë, le risque local est pour un temps prépondérant. La maladie athéromateuse ou athérothrombose est de très loin la cause la plus fréquente et les autres causes impliquent une prise en charge thérapeutique différente. La neuropathie diabétique est prise en charge par des examens cliniques précis incluant le test au mono filament et au diapason notamment les cas de sensibilité vibratoire, sensibilité thermique, sensibilité tactile et l'évaluation des réflexes. Un questionnaire, genre du score de Michigan, permet de détecter la symptomatologie douloureuse spécifique à la neuropathie diabétique. Le dépistage précoce de ces deux complications permet de prévenir les lésions des pieds et d'éviter l'amputation d'un membre inférieur », a précisé Pr. Ali Lounici, qui souligne que des conseils portant particulièrement sur les sujets à risques de développer des lésions du pied avec une optimisation de traitement pharmacologique, sont prodigués pour atteindre les objectifs optimaux, glycémiques, tensionnels, lipidiques et d'agrégations plaquettaires. Ainsi, un examen électrocardiogramme a été réalisé pour dépister une hypertrophie ventriculaire gauche, une arythmie par fibrillation auriculaire et une éventuelle coronaropathie ».
Selon le professeur Ali Lounici, la bonne coordination entre le directeur de la santé, Mohamed Ameri, le directeur général du CHU de Tlemcen, Mohamed Menkour et les différents spécialistes du service de médecine interne, a permis d'investir le terrain pour une prise en charge multidisciplinaire des complications du diabète notamment des lésions du « pied diabétique », afin de réduire de moitié le nombre d'amputations dans les localités rurales et éloignées. A noter que deux actions similaires ont été menées en mars au niveau de la commune de Béni-Snous.